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You'll fly and make that empty sky, whole.


Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
Gabriel Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 51
Puissance : 3/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : You'll fly and make that empty sky, whole. Original
Race : Vampire - Sang-Pur
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Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
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Image du personnage : You'll fly and make that empty sky, whole. Original
Dim 11 Fév - 19:45




You'll fly and make

that empty sky, whole.






COME WITH ME,
TAKE THE JOURNEY.





Dans une certaine mesure, ça c’était plutôt bien passé. C’est en tout cas ce que je me disais, alors que nous revenions enfin au camp médical. Outre le coup sur le crâne, dûment mérité, qu’Ariane m’avait asséné en sortant de la tente pour se venger. Les quelques regards un peu trop insistant à mon gout de certains soldats et confrères sur sa personne.. Et le grondement mauvais, impossible à contenir, qui résonna lorsque l’un de ses supérieurs fit mention de la nécessité de garder Ariane à Regasanë… Oui, ça c’était plutôt bien passé. J’avais su trouver des arguments.. disons convaincants.



Je doute fortement que Roncëlyon approuve votre décision. Mais si vous tenez tant à refuser d’envoyer votre médecin la plus compétente en matière de Vampire.. Vous acceptez alors d’être coupable de la moindre complication liée à mon état durant ce trajet fastidieux. Et croyez-moi que je n’accepterais personne d’autre pour m’accompagner. Un Prince héritier ne mérite pas moins que le plus compétent de vos atouts.
Vous n’êtes cependant pas notre — La main de son voisin claqua contre la table et il se releva prestement pour lui couper la parole.
Bien sûr ! Renyar compte maintenir la paix avec ses voisins. Précisa-t-il clairement à l’encontre de son confrère. Nous ne prendrions jamais le risque de maltraiter un membre éminent de la famille royale de Roncëlyon. Et encore moins d’être responsable de tensions entre nos royaumes.



Bien des soupirs et des grommèlements furent perçus par mon ouïe durant le reste de nos échanges. Bien que tout en retenue, ils étaient la preuve que nos royaumes étaient encore bien loin d’une paix sincère et souhaitée de tous… La suite de la discussion fut bien moins amusante. Rations, vêtements de rechange, quelques recommandations d’auberges de la région, une tente et divers équipements pour les arrêts en pleine nature et enfin la proposition d’une escorte armée… Que je refusa prestement. Je ne voulais ni être dérangé, ni risquer d’attirer l’attention sur nous plus qu’un griffon blanc n’en apporterait. D’autant qu’il n’y avait pas d’autres montures volantes stationnés ici et que je refusais catégoriquement de rallonger le trajet de plusieurs semaines. Voler n’était pas négociable au vu de la distance de Babylon, à des kilomètres et des kilomètres au sud d’ici. Et pour être réellement honnête, je n’avais pas du tout confiance en Renyar. Tuer le prince héritier de la nation voisine était une connerie. Mais rayer de la carte d’Exodus un Sang-Pur… Au risque d’une guerre contre un royaume affaibli. C’était une occasion inespérée à mon sens. Je ne comptais pas prendre le moindre risque. Ni pour moi, ni pour Ariane. De fait, notre itinéraire ne fut pas divulgué.


La réunion terminé, mes revendications acceptées et notre position suffisamment loin de ces vieux croulants désagréables, je me permis de soupirer. Ariane posa une main réconfortante contre mon épaule et je lui glissa un regard reconnaissant avant de reprendre notre route vers l’extérieur du camp. Ma monture n’appréciait apparemment pas de rester en place dans l’écurie. Il faut dire que les griffons, tout comme les dragons, étaient des créatures bien trop sauvageonnes pour se contenter de rester au chaud dans la paille… En arrivant à l’endroit de sa dernière position connue, un groupe de personnes était déjà occupé à préparer nos affaires dans deux sacoches destinées à rejoindre le harnachement de l’animal et la tente était déjà repliée en un ballot. Restait encore à faire comprendre au griffon que sa présence était requise ici… J’aurais pu le siffler… Mais comment passer à côté d’une telle occasion de.. briller ? Je pouvais à la fois faire comprendre que je n’étais pas faible au point de me faire tuer facilement et potentiellement avoir la classe aux yeux de mon aimée. En espérant bien sûr ne pas la surprendre. Pour aider, j’avais mon idée.


Je me mis face à elle et attrapa ses mains pour les placer contre ses oreilles. Un fin sourire satisfait sur le visage et un clin d’œil discret plus tard, je m’éloignais de quelques pas pour faire face à l’orée des bois voisins. Le pourtour du Nouvel Aegard n’était que forêts, falaises et océan. Difficile de savoir s’il serait dans cette direction mais ma technique ferait suffisamment de boucan pour l’atteindre où qu’il soit aux alentours. J’ouvrais alors une main, paume vers le sol, capturant avec aisance le flux électrique environnant. Plantes, êtres vivants grouillants aux alentours, personnes suffisamment proches sans pour autant les mettre à mal bien qu’omettant évidemment ma dulcinée de ce vol d’énergie éhonté… Sentant après quelques secondes le crépitement familier courant entre mes doigts, je remonta ma paume, devenue légèrement dorée, face à moi. D’un mouvement vif, je claqua des doigts, éclatant l’équilibre que je maintenais jusque-là. Le tonnerre gronda alors que plusieurs fins éclairs dansèrent autour de moi, grillant par endroit l’herbe à mes pieds. Une large volée d’oiseau stationnée dans le bois s’éleva dans l’air en piaillant un chant d’alerte et un autre plus strident suivit. Avant qu’il n’apparaisse dans notre champ de vision, je me téléporta à plusieurs reprise dans la forêt puisant cette fois-ci dans mon propre éther, scannant l’environnement pour une bête apeurée de taille modeste. Je capta rapidement le corps survolté d’un lièvre en panique que je tua efficacement. Mon butin dans la main, j’épousseta ma tenue et étira lentement mon dos qui me tiraillait. Nouveau cri aigu au-dessus de ma tête, le griffon était en l’air, il était temps de rentrer.


En réapparaissant dans la plaine juxtaposant le bois, je fis de nouveau délibérément gronder le tonnerre en relâchant mon contrôle. Le griffon chanta alors un magnifique staccato, visiblement satisfait de retrouver son cavalier, avant de venir se poser avec délicatesse. Un détail que je préférais aux dragons souvent bien plus abruptes. Il claqua son bec trois fois près de moi avant de pivoter sa tête sur la gauche pour poser son œil perçant sur ma stature. Peut-être qu’il était mignon et inquiet ou alors il analysait juste ma capacité à le maitriser. Il fallait une main de fer dans un gant de velours m’avait-on appris les concernant. Aussi je ne lui laissa pas le luxe de me sous-estimer. Je repoussa sa lourde tête plus loin d’un geste assuré et il la remonta en la secouant et en bombant le poitrail, presque outré par mon action.



Shh, Nerazon. Arrête de faire l’idiot et tiens toi. Tu me fais honte.



Chuchotais-je à son attention. L’animal souffla et claqua à nouveau du bec avant de s’allonger sagement. Je fis signe aux écuyers de s’avancer pour commencer à poser son équipement. Le griffon se montra conciliant et se releva même de lui-même pour faire passer les sangles de son ventre avant de reprendre sa position de repos. Je lui lança alors le lièvre qui n’avait pas échappé à son regard acéré. Il le choppa sans mal et fort heureusement pour les estomacs fragiles alentours, le goba sans même s’amuser à le déchiqueter. Je vins alors me placer à son côté et entreprit de lui offrir quelques gratouilles bien méritées.



Je te devais bien ça. Merci de m’avoir sauvé.



Lui soufflais-je en lissant les plumes que j’avais ébouriffé. Un ronflotement de contentement plus tard, voilà que ma monture était prête. Les sacoches avaient été mises sur chaque extrémités de sa selle, retombant sur ses flancs et la tente était attachée avec des sangles entre le siège, la base de sa queue et son bassin. Maintenant, je voulais partir le plus vite possible. J’avais déjà perdu trop de temps ici. Non pas qu’être auprès d’Ariane en soit-une mais dans la situation actuelle entre politique ethnique et draconique… J’avais besoin de réponses rapidement. Surtout que malgré mes questions plus tôt çà et là dans le campement, personne n’avait encore eu de retour du front. Il faut dire que Renyar n’étant pas impliqué, il était difficile de leur en vouloir dans ces contrées reculées de ne pas avoir les informations qui n’intéressaient que Myridia et ses chiens galeux créchant à Corvos. Ah bon sang, voilà que je devenais aussi médisant que mon père. Renyar ne nous avait pas apporté que du malheur, je pouvais au moins leur donner ça.


Je secoua imperceptiblement ma tête et me retourna pour observer Ariane. Tétanisée. A deux pas plus loin de là où je l’avais initialement laissée. Je te jure, cette bestiole me donne la chair de poule… Avait-elle dit plus tôt et je pinça mes lèvres à ce souvenir. Hm, définitivement pas un mensonge. Je m’avança alors de deux pas pour me positionner entre elle et la créature et tendit une main vers elle. Elle jaugea mon invitation quelques secondes..



Dame Valinor..



L’appelais-je comme si cela lui donnerais du courage. Ariane n’était pas de la haute noblesse pourtant elle méritait plus que largement son statut de dame d’honneur. Et, encore conscient de tous les regards posés sur nous, je ne pouvais décemment pas me permettre d’être plus démonstratif. Alors tout passait par le regard, subtilement par la gestuelle, la posture. Des détails qui étaient sans importance pour les petites gens autour de nous qui s’affairaient déjà autre part. Des détails définitivement captés par mon idylle qui s’avançait lentement vers moi. Une fois à ma hauteur, elle attrapa ma main et je l’attira dans mon dos, faisant toujours barrage à la tête massive de l’animal, puis je plaça sa main tremblante contre le flanc duveteux, sans la quitter, apposant une pression légère sur ses doigts. Un détail de plus. Un non-dit de plus.



Je..  Souffla-t-elle.
N’ai pas peur. La rassurais-je d’emblée, à voix basse. Il est parfois un peu grognon et pourri gâté mais c’est un gentil griffon. Sans lui, je serais surement mort. Il a pris des risques inconsidérés pour me récupérer. Ça prouve qu’il m’aime beaucoup, ça vous fait un point commun. C’est un début, non ? Tentais-je, taquin, pour alléger la tension.
Mais je ne suis jamais monté sur un griffon ! Encore moins voler… Raté. J’aurais voulu faire bien plus pour la soutenir dans cette épreuve, mais nous n’étions pas seuls.
Nous ne volerons pas aujourd’hui. Ne t’en inquiètes pas pour le moment. Le griffon pivota son regard sur elle et cligna deux fois des yeux avant de faire trembler et claquer rapidement du bec en baissant la tête. Il se souvient de toi. Ça, ça veut dire qu’il t’aime bien. Dis-je en pointant son bec du doigt.
Super ! Mais le sentiment n’est pas partagé..! Je ne suis même pas sûre d’être capable de monter dessus. Et elle ne parlait évidemment pas d’une technique pour monter à l’étrier.
Peut-être demain alors. Lui répondis-je avec un sourire discret. Chaque chose en son temps…



Je me rapprocha de la tête de Nerazon et fit passer les rênes par-dessus son gros bec. Détachant un côté pour transformer celle-ci en licol. Les présentations étant faites et mon griffon acceptant la présence d’Ariane, je pris le temps d’expliquer rapidement que nous partirions d’abord à pied, ne voulant pas mettre en péril la guérison bien avancée de mon corps. Après de nouveaux remerciements, j’annonça notre départ, laissant quelques minutes à Ariane pour faire ses aurevoirs à ses camarades. Lorsqu’elle fut prête, du moins tant que faire se peut, nous prirent la direction du sud, traversant les bois. Ariane à ma gauche, Nerazon à ma droite. Nous n’allions pas aussi vite que si nous étions tous deux sur mon griffon mais au moins nous n’étions pas suivis du mieux que mon don me permettait de le détecter. Néanmoins, je pouvais sentir que notre lenteur alourdissait l’ambiance. Ariane le savait, je le savais et je savais qu’elle savait car elle n’arrêtait pas de s’occuper les mains depuis les premières minutes de ce voyage.



Tu sais que tu me tortures au moins tout autant que toi-même ? Lui glissais-je d’une voix amusé. Je stoppa Nera, lâchant sa longe et me rapprocha d’Ariane, attrapant ses mains dans les miennes, je les ramena à mes lèvres pour y déposer un léger baiser. Même si nous avançons moins vite, nous progressons tout de même. Et chaque seconde de plus à tes côtés, même dans le silence complet, m’empli de bonheur Ariane. Je t’en prie, cesse de te torturer l’esprit.. Aller à ton rythme me permet de profiter pleinement de notre voyage. Si je volais ou courrais dans ces bois, je ne pourrais pas prendre le temps d’écouter la vie, d’observer les jeux de lumière se jouant dans les feuillages. Je ne pourrais pas me dire que nous sommes en pleine promenade en amoureux… Avec une grosse chandelle à plumes, certes. Un détail, tout au plus.



Elle rit avec moi et mon cœur chanta en réponse. Après quelques mots échangés, nous reprîmes notre route. Nerazon à ma droite, Ariane à ma gauche. Mais cette fois-ci, mes deux mains étaient occupées et je refusais de lâcher prise.







I FOUND A GIRL MY PARENTS LOVE
AND I THINK I MIGHT HAVE IT ALL




Notre premier arrêt se fit en pleine forêt non loin d’un petit point d’eau, j’installa la tente et alluma un petit feu pendant qu’Ariane s’occupait de préparer quelques soins et sortir d’autres équipements pour réchauffer de quoi nous sustenter. Après notre repas, je passa une crème sur certains de mes bleus, une concoction faite par les mains habiles d’Ariane. Peut-être trop habiles. Car bien que je m’occupa de ce que je pouvais atteindre, mon dos par exemple fut traité par ses soins. Et j’aurais été le plus mauvais des mythomanes si j’osais dire avec assurance que son toucher me laissait de glace alors que j’étais allongé sur le ventre dans notre tente. J’étais tout au mieux liquéfié en une flaque d’eau et je ne demandais pas grand-chose de plus pour passer à l’état vaporeux. Cependant, nous étions tous deux épuisés de cette journée de marche et le voyage risquait d’être encore bien long… Je ne comptais pas prendre le risque d’avoir mon attention toute accaparée par ma belle gardienne non plus. Donc je pris la décision de monter la garde toute la nuit et bien que ma douce n’approuva pas cette idée et tenta de m’en dissuader alors que je me rhabillais... Je refusa catégoriquement d’inverser les rôles et encore moins de partager ce toit de tissu avec elle. Nous étions trop près du Nouvel Aegard. Trop près d’un potentiel danger me visant et par extension elle aussi. Nous étions également en pleine forêt et qui sait ce qui trainait dans les bois de Regasanë… Savoir qu’Ariane dormirait plus ou moins sur ses deux oreilles suffisait à me donner la force de veiller. Et lorsque je me sentais faiblir, il me suffisait de me lever, de marcher un peu et d’entrebâiller le pan de la tente pour observer ses traits délicats et détendus. C’était la première fois que je la voyais dormir aussi paisiblement. Et bien que je me sentais quelque peu coupable de violer ainsi son intimité, je ne pouvais pas m’empêcher d’y être attiré irrémédiablement encore et encore. Son visage habituellement si expressif était l’épitomé de l’apaisement et du lâcher prise. Peut-être que je revenais l’observer quelque seconde parce qu’elle était bien trop mignonne. Peut-être était-ce pour me donner du courage. A moins que ce ne fut le côté contagieux de ce calme qui m’envahissait en la regardant… Pas de cauchemars. Pas de songes sombres. Près d’elle la nuit fut douce, calme et silencieuse. Et je me surpris une nouvelle fois à rêvasser d’un futur à ses côtés.


Le lendemain matin, je réveilla Ariane aux premières lueurs solaires. Quelques caresses sur ses cheveux, chatouillant sa tempe et ma belle endormie s’éveilla en douceur. Bien évidemment, je lui laissa le luxe de se préparer à son aise pendant que je m’affairais du mieux possible à préparer le départ. Bien que la chaleur grandissante du soleil filtrant dans le bois m’apportait un semblant de regain d’énergie, j’étais fatigué au possible. Pourtant, je n'étais pas novice en matière de nuit blanche mais l’effort du voyage allié à ce qui me restait de guérison semblait faire un carnage dans mes réserves d’énergie. Mon corps me tiraillait, ma respiration était plus difficile à gérer et de fait mon endurance en pâtissait. Malgré ma tentative de discrétion sur le sujet, ma médecin ne manqua pas de remarquer ma lenteur inhabituelle, mon souffle court et mes traits fatigués. Et bien qu’elle fronça les sourcils et me fit clairement comprendre que j’étais stupide et que j’avais besoin de repos, je lui rétorqua que je ne m’accorderais pas ce plaisir tant que nous serions dans la forêt. Il nous restait probablement deux à trois heures de marche. C’était faisable sans trop de soucis.


M’attirer ainsi les foudres d’Ariane n’était pas dans mes plans. Mais avais-je seulement le choix ? Étais-je peut-être trop paranoïaque ? Possible. Je m’en contrefichais bien cependant. Je savais qu’une fois sur les plaines entourant Vishap, Ariane aurait suffisamment de vision panoramique pour voir venir n’importe quoi. Là et seulement là, je m’autoriserais à ne plus veiller sur elle. Et comme prévu, notre marche prit un peu moins de trois heures. Le soleil avait bien monté dans le ciel et il nous accueillit à bras ouvert en sortant des bois. Je soupira  lourdement, satisfait de retrouver enfin la sensation de liberté et de confort qu’apportait ce paysage ouvert devant moi. La forêt était un endroit magique mais y rester des jours durant avait toujours eu tendance à me peser. Au loin, Vishap s’élevait de toute sa splendeur vers un ciel dégagé et infiniment bleu.



Le plateau n’est plus très loin. Et notre destination finale du jour non plus. Je me glissa derrière Ariane, pointant le village devant nous qui était encore bien loin. Le Village de Passage. On a fait à peu près la moitié du trajet, comment te sens-tu ? La questionnais-je en glissant mes bras autour de sa taille.
C’est à moi de te poser cette question. Rétorqua-t-elle, sérieuse.
Je reprends des forces en ce moment même, tu n’avais pas remarqué ?
Fait donc. Mais je préfèrerais te voir te reposer réellement. Nous pourrions faire un arrêt..
Non, je préfère éviter. Je pourrais… Je pesa un instant ma proposition qui n’allait quoi qu’il n’arrive pas lui plaire. Je laissa m’échapper un soupire en la serrant un peu plus fort contre moi. Je pourrais dormir quelques heures sur Nerazon…

Il ne t’accepterait pas, il aurait déjà essayé de te le faire comprendre pour me défendre. Il ne te fera rien ma douce.. Si tu paniques, si tu doutes, si tu vois quoi ou qui que ce soit qui t’inquiètes.. tu n’auras qu’à m’appeler. J’ai le sommeil très léger depuis Heiron, crois-moi, je me réveillerais.
D’accord.. Elle resserra ses mains contre mes bras. D’accord. Répéta-t-elle comme pour se convaincre elle-même. Puis elle se retourna pour me faire face, apposant une caresse sur mon visage tiraillé par l’épuisement. Tu as besoin de repos. Et tu as raison, si nous nous arrêtons nous n’arriverons jamais avant la nuit tombé au village. Et je ne dirais pas non à un vrai lit et à un bain… Je ris avec sincérité mais j’étais bien conscient de ce que je lui faisais endurer.
Je dépenserais sans compter pour ton confort, tu auras tout ce que tu voudras Ariane. Dis-je en déposant mon front contre le sien.
Tout vraiment ? Questionna-t-elle soudainement le regard brillant.
Tout. Assurais-je avec un sourire avant de l’embrasser tendrement.



Elle retint un rire avant de répondre à mes lèvres. Avare, presque indécente, elle vint chercher ma langue et je la laissa faire avec plaisir. Instinctivement je laissa une main glisser dans le creux de son dos et l’autre se saisir de sa nuque. Et alors que j’étais à un rien de presser son corps contre le mien, elle me repoussa lentement.



Pour me donner du courage. Se justifia-t-elle.
Hm mh.. Maintenant je vais devoir calmer mon cœur pour essayer de trouver le sommeil. Merci, Dame Valinor.
C’est bon pour ce que tu as. Maintenant tais-toi, monte sur ta bestiole et dors. Ordonna-t-elle en levant les sourcils et pointant du nez Nerazon.
Oui ma Dame..
Tu es sûr qu’il ne mange pas d’humains ? Ajouta-t-elle soudainement.
Certain. Viens. Dis-je d’une voix douce, en attrapant sa main et la rapprochant lentement du griffon.
Pas même un petit bout d’humain ? Je retins un rire, la situation était risible mais sa crainte était bien réelle.
Nerazon a chassé hier soir et je lui ai donné un petit bonus ce matin avant l’aurore, crois-moi il est plus que repu dans tous les cas.
Tu sais que tu ne me rassures pas du tout là ? Nouveau rire, oups.
Pas même un petit bout d’humain, Ariane. La rassurais-je enfin. Là, attrape ça. Dis-je en lui tendant la longe qui trainait auparavant au sol. Tu peux rester à bonne distance, il te suivra comme un gentil toutou. Et s’il s’approche trop, tu n’auras qu’à claquer de la langue ou lui demander de vive voix. On les éduque comme toutes les montures. Imagine que c’est un gros cheval.
Bah tiens…
N’oublie pas, au moindre potentiel soucis à l‘horizon, tu m’appelles. Surveille aussi le ciel. Ajoutais-je soudainement bien sérieusement.
Ne t’avais-je pas dit de te taire et de monter sur ton.. cheval ? Je souffla du nez, un sourire en coin réhaussant ma pommette.
Si douce et si acerbe à la fois.



Elle plissa les yeux comme un avertissement et je pinça mon index et mon pouce devant ma bouche en signe de mutisme. Sans perdre mon sourire amusé, bien évidemment. Ariane n’était définitivement pas à l’aise malgré mes tentatives pour l’apaiser, mais je sentais bien qu’elle se donnerait toutes les peines du monde pour mener à bien sa mission. Alors je mis pied à l’étrier et enfourcha Nerazon qui sembla prendre ceci pour une invitation au vol. Je le calma rapidement d’un shh ferme et de quelques caresses et bien qu’il était impatient de voler, je ne comptais lui faire se plaisir en étant sur son dos.



Doucement Nera. Doucement.



Demandais-je d’une voix calme pour le canaliser et l’amener à suivre cette énergie. Le griffon claqua le bec et baissa la tête en piaillant faiblement. On aurait presque dit un enfant déçu. Il posa son regard sur Ariane qui tenait toujours sa longe, aussi immobile qu’un chêne centenaire. Peut-être que je lui en demandais trop. Pourtant, j’étais sur qu’elle en était capable. Si elle savait affronter ses supérieurs, un griffon n’était pas un problème insurmontable non plus.



Quand tu te sens prête, on y va.



Ariane prit une grande inspiration et à ma plus grande surprise se mit en marche de suite. Je pris le temps de sangler mes jambes. Un système normalement dédié à la haute voltige mais qui ferait largement le travail pour me maintenir en selle si je venais à perdre l’équilibre. J’avais dormi de nombreuses fois à dos de cheval durant le conflit et en toute honnêteté l’assise était bien plus confortable sur un griffon. Je doutais même d’en avoir besoin, mon corps s’était habitué à ce sommeil instable mais à choisir, je préférais ne pas risquer de m’écraser au sol. Tant pour mes ecchymoses que pour ne pas passer pour un idiot… Une fois installé, je me laissa aller contre l’encolure de Nerazon. La tête sur le côté, observant quelques instants mon aimée. J’aurais pu faire ça toute ma vie. La regarder de loin.







I'LL HOLD YOU EVERY NIGHT
THAT’S A FEELING I WANNA GET USED TO.




Lorsque je me réveilla, nous avions fait la moitié du chemin. Autour de nous, plaines et collines à perte de vue. Il ne semblait pas y avoir âme qui vive, ni devant, ni derrière-nous. Le soleil avait commencé sa lente descente, il était donc au moins midi passé. A vu d’œil, nous avions encore au moins autant de marche à faire que ce matin. Les légères montées et descentes des collines n’allaient en plus pas nous aider. Je me détacha rapidement de la selle et mon boucan attira l’attention d’Ariane qui me sourit rapidement. Je devais avoir meilleure mine. Elle en revanche semblait trop fatiguée à mes yeux. Et sa démarche trahissait un inconfort certain. Je me dépêcha de remonter à son niveau et la stoppa net.



Bon retour parmi-nous. M’accueillit-elle avec un sourire. Je glissais une caresse contre sa joue. Elle était brûlante, rosie au possible et elle respirait rapidement.
Tu aurais du me réveiller, regardes dans quel état tu es..
Ce n’est rien, je suis juste un peu fatiguée. Une petite pause et on repart ! Je fronça les sourcils, pas dupe pour un sous.
C’est soit je te porte, soit on monte sur le griffon. Je refuse de te laisser marcher des heures encore. A vu d’œil, on en a au moins encore pour deux heures avec un bon rythme.
Va pour trois heures alors.
Je te porte.
Non ! Même si ton foutu venin est stupidement efficace, je ne prendrais pas ce risque.
Alors il nous porte. Rétorquais-je en pointant Nera du pouce derrière moi.
Ariane soupira, visuellement mécontente.
C’est l’un ou l’autre. Je ne te laisse pas d’autre choix et tu sais très bien que je suis beaucoup, beaucoup, plus fort que toi.
Laisse-moi t’administrer un tranquillisant pour être à force égale et on en reparle… Je pouffa un rire, elle avait de plus en plus de mordant. Va pour ton effronté d’oiseau.
Merci.
Ne me remercie pas encore, je ne suis pas encore sur son dos.



En approchant Nerazon, je raccrochais sa lanière de cuir faisant office de longe pour en faire de nouveau des rênes. Apposant une caresse le long de son bec massif, je le calmais d’avance. Non pas qu’il montrait quelconque signe d’excitation mais je préférais anticiper. Ariane semblait avoir le pied peu sur et je doutais que ce ne fut que parce qu’elle craignait la créature. Elle n’était pas habituée à marcher autant. Rare était les personnes qui l’étaient. Foutues circonstances particulière.. Sans tout ce merdier, nous n’en serions pas là. Je montais en premier, assurant ainsi que le griffon ne bouge pas et je pouvais ainsi aider Ariane à monter plus facilement. Je lui tendis une main, recula sur la selle et libéra l’étrier de son côté.



Comme sur un cheval.. géant. Taquinais-je comme un con. Attrape ma main..
Je crois que je te préférais presque endormi. Rétorqua-t-elle.
Je me dis toujours que tant que tu es avec moi, rien ne me semble impossible. Essaye d’adopter cet état d’esprit. Fais-moi confiance.
Hm.. Elle s’exécuta avec réticence. Je la hissa devant moi, la sécurisant en posant mes mains autour de sa taille.
Tu vois, rien d’insurmontable. Tu devrais peut-être changer de carrière, c'est d'un naturel chez toi ! L’embêtais-je à nouveau.
Et qui soignerais tes blessures quand tu joues au héro inconscient ?
Outch.
Je ne suis toujours pas rassurée.
Je sais. Dis-je en enroulant mes bras autour de sa taille. Mais ça va aller. Le courage ce n’est pas l’absence de peur, c’est l’envie de surmonter les épreuves. Et tu es très, très, courageuse. Tu préfères que je t’attache à la selle ?
Oh surtout pas. Si cette bestiole décolle par surprise, je préfère encore m’écraser par terre.
Tu sais qu’à partir de demain, il faudra voler ?
Ne me le rappelle pas, j’ai déjà bien assez d’anxiété.
Je peux aider peut-être… Je la rapprocha contre moi et pendant qu’une main caressait lentement son ventre, l’autre vint chercher à s’entrelacer à sa main gauche. Mieux ?
Peut mieux faire. Je ris et d’un coup de talon subtile, lançait Nerazon au pas. Ariane se crispa directement, serrant ma main dans la sienne.
Je te retourne la réplique…, détends-toi. Soufflais-je à son oreille avant de déposer lascivement quelques baisers contre son cou.
Mieux. Dit-elle pendant que mes caresses ventrales se déportait lentement vers sa cuisse.
J’avais promis de tout faire pour ton confort, je suis ravi de savoir que tu es plus apaisée.. Ma voix était plus chaude mais je ne me permis pas d’aller plus loin et je remonta ma main contre sa taille pour la sécuriser.
Tu ne perds rien pour attendre.



Je ris avec elle et malgré sa crainte de l’animal, nous arrivâmes en moins de deux heures au Village de Passage. Je descendis en premier et réceptionna Ariane dans mes bras pour la déposer en douceur au sol. Je savais que ses pieds l'avait fait souffrir toute la matinée. Peut-être même hier. Je me demandais si je ne pouvais pas trouver un herboriste dans le coin qui aurait de quoi apaiser tout ça... Mais chaque chose en son temps, n'est-ce pas ?




BUT THERE’S NO MAN AS TERRIFIED
AS THE MAN WHO STANDS TO LOSE YOU.




— Gabriel Tinuviel —
#5AC0E7


© fiche créée par ell




Ariane Valinor
Humain
Ariane Valinor
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Dim 10 Mar - 1:58

5dem.png
You'll fly
and make that empty sky, whole






Ses cheveux s’étalaient autour d’elle en une corolle brune, ondulant à l’unisson de sa respiration qui créait un bref remoud à la surface de l’eau. Immergée jusqu’au menton, la jeune femme se délassait, se délestait, s’allégeait ; les tensions de ses muscles, les courbatures de ses membres, les craquements de ses articulations, tout semblait s’effacer à mesure qu’elle se détendait au creux de cette alcôve cristalline. La présence de cette baignoire, même de fortune, était une bénédiction et un plaisir dont elle n’aurait su se passer après ces deux derniers jours de voyage. Fermant ses paupières, elle laissait échapper un soupir profond et suave à mesure que l’eau regagnait quelques degrés, par magie, et elle en remerciait silencieusement le propriétaire de l’auberge d’avoir eut cette idée merveilleuse. Les yeux clos, Ariane se plongea avec une délectation toute particulière dans l’eau, se laissant happée par cette douce caresse aquatique qui courait le long de sa peau jusqu’à lui en donner des frissons de bonheur. Si voyager en tête à tête avec Gabriel était un privilège de tous les instants, elle devait bien reconnaitre que la traversée de la forêt et de la plaine n’avait pas été une mince affaire, du moins, pas aussi facile que ce à quoi elle s’était foncièrement attendue…
Elle réentendait les discussions houleuses de ses supérieurs, leurs argumentations vaguement intéressées par sa personne mais toutes enclines à débouter les propositions de Gabriel jusqu’à ce que l’un d’entre eux n’arrive à comprendre qu’il était peine perdue de vouloir le faire changer d’avis et qu’il était impossible qu’il revienne sur cette décision, aussi préféra-t-il couper court en acquiesçant à cette demande en prétextant comprendre la valeur de la vie du prince héritier… Même s’il aurait surement préféré que le fils Tinuviel rentre seul chez lui et ainsi garder la médecin-cheffe sur le terrain.
Elle revoyait l’ombre imposante qui s’élargissait sur le sol d’herbes vertes juste avant que ne se pose l’effroyable oiseau sur pattes qui s’était empressé de répondre à l’appel de son maître adoré, ce dernier n’ayant put s’empêcher de crâner éhontément en faisant gronder le tonnerre devant l’assemblée réunie pour leur départ ; et si cette démonstration de puissance lui avait arraché un faible sourire, il disparu bientôt lorsque Gabriel lui demanda d’approcher le griffon et de toucher ses plumes immaculées.
Elle vibrait à nouveau de leurs jeux lascifs, de leurs mots échangés entre paroles sensuelles et ordres imposés, de leurs tendres cajoleries, petits gestes doux et impulsifs, aussi naturels qu’ils en étaient nouveaux et délicieux… Elle ressentait encore le calme dans lequel elle s’était assoupie cette première nuit, après avoir tant insisté pour veiller elle aussi dans cette sorgue calfeutrée et elle tiquait encore du refus obtenu, échec cuisant face au buté vampire pourtant tout juste sur la voie de la guérison et elle souffrait à nouveau de voir Gabriel mal en point, s’épuiser jusqu’à s’endormir sur le dos de sa monture royale… jusqu’au soulagement d’enfin arriver en ville, tout trois entiers, enfin, à peu près.



Brisant la surface lisse de l’eau lorsqu’elle en ressortait finalement pour prendre une bouffée d’air, elle ressenti une vague de béatitude l’envahir et se répandre dans ses veines, parcourant chaque centimètre de son corps, s’insinuant sous chaque parcelle de sa peau ; et elle oublia pour quelques instants encore que tout ce dont elle venait de se débarrasser, recommencerait le lendemain… C’est avec une légèreté toute retrouvée, juste après s’être savonnée et rincée, que la jeune femme se redressa et sortit du bassin, savourant les gouttes d’eau ruisselantes qui couraient sur sa peau dénudée et qui laissaient dans leur sillon une délicieuse sensation de vitalité. Une fois séchée, Ariane enfila une robe plus décontractée que la tenancière tenait absolument à lui prêter le temps que ses propres affaires soient lavées et à nouveau portables. « Ce n’est pas possible pour un couple comme vous de rester dans un tel état ! » avait décrété la femme d’âge mûr lorsqu’ils se présentèrent à l’accueil de son établissement, sans prendre en compte le rouge fardant les joues de sa cliente et le rire étouffé de Gabriel à l’énoncé de ces mots. Elle les avait ensuite poussés à se reposer, profitant des petits plaisirs simples de l’auberge pour se délasser : bains chauffés à toute heure de la journée par un sort, petite salle calfeutrée avec les ouvrages les plus en vogues, chambres rudimentaires mais au mobilier confortable, ainsi qu’un réfectoire à la superficie étonnamment imposante qui laissait tout le loisir de s’écarter de ses voisins pour que les conversations restent privées.
Descendant l’escalier aux marches fatiguées, Ariane parcourait du regard la grande pièce, tout en tressant ses cheveux sur son épaule, jusqu’à apercevoir la haute silhouette de Gabriel, nonchalamment assis près de l’âtre dans lequel ronflait un feu amène. « Comment te sens-tu ? » furent les seules paroles qui lui vinrent à l’esprit lorsqu’elle posa sa main sur l’épaule princière et qu’il darda sur elle son regard vairon, un sourire irradiant de douceur son visage aux traits détendus. « Bien ; mais encore mieux depuis que tu m’es revenue. » ajouta-t-il en glissant ses doigts sous ceux de la jeune femme pour venir y déposer un baiser bref mais néanmoins empli de tendresse. « Sale traître ! lui décocha-t-elle en riant. Allons manger et dormir, c’est au moins tout ce qu’il faut pour être à nouveau sur pieds et prêt pour repartir. J’espère que tu n’as pas oublier de nourrir ton pigeon de l’enfer… ? Sinon ne compte pas sur moi pour remonter dessus demain ! » Il acquiesça, ses lèvres s'étirant sournoisement en un rictus narquois. « C'est comme si c'était fait, Madame, vos désirs sont des ordres. » Le délicieux frémissement qui roula le long de l'échine d'Ariane ne put se soustraire au don de Gabriel, tant et si bien, qu'après avoir accentué le timbre de sa voix à l'énoncé d'un certain mot qu'il savait dangereux, il en rajoutait encore, faisant glisser sa paume sur la peau découverte du bras de la jeune femme jusqu'à son épaule, puis, enroulant ses doigts sur sa nuque encore humide, son pouce frôlant la ligne de sa mâchoire alors qu'il se redressait de toute sa hauteur pour venir cueillir ses lèvres avec une habileté féline. « Je te déteste. » finit elle par murmurer contre sa bouche, un rire tapi au fond de sa gorge.



Cette nuit là ne fut pas aussi reposante qu’elle l’aurait espéré… Mais non loin d’être désagréable, l’impression qu’Ariane ressentait à son réveil la laissait hésitante… Observant sa chambre, les paupières encore toutes engourdies de sommeil, elle remarquait un morceau de papier glissé sous sa porte. « Vos vêtements sont prêts et empaquetés devant votre porte. » Elle s’empressa de les attraper, refermant le bâtant derrière elle avec vigueur pour profiter encore un peu de la quiétude de la pièce plongée dans la pénombre. Tandis qu’elle sortait ses affaires pour les préparer sur une chaise attenante à la coiffeuse trônant dans un coin de la chambre, elle repensait à la veille au soir, lorsque, sur le palier de l’étage, Gabriel et elle s’étaient séparés. La jeune femme avait semble-t-il vu quelque chose briller dans le regard du vampire princier, mais n’avait pas daigné y prêter attention sur l’instant ; lui préférant, à titre exceptionnel, le moelleux d’un matelas et la complaisance d’une couette duveteuse et, une fois glissée sous ses draps, elle n’avait mis que peu de temps à se faire embarquer par le sommeil. Mais remontaient à elle des flashs soudains : des images de doigts entrelacés, de mains nouées, de corps enchevêtrés ; des tableaux de peaux nues se frôlant, de lèvres se rencontrant, d’haleine se mélangeant, de souffles s’entrecoupant, de gémissements s’échappant ; le dessin d’un buste noueux aux muscles ciselés sur lequel s’étiraient des cicatrices pâles qu’elle parcourait du bout de la langue, mouvement à l’écho duquel répondait un grondement sourd et diablement excitant… Une flamme vive et puissante embrasa son bas ventre, faisant trembler le fond de son cœur et brûlant son visage qui vira aussitôt au cramoisi dès lors que les souvenirs se faisaient plus nets et précis. Ariane se jeta à corps perdu sur la carafe au contenu frais pour y plonger ses mains et venir les apposer à la naissance de son cou, là où les vagues de chaleur ne faisaient qu’affluer ; et elle constatait avec appréhension que rien ne ferait disparaitre cette exaltation !
S’habillant à la hâte après un rafraîchissement succinct, la jeune femme entreprit de se rendre à l’extérieur du bâtiment après avoir salué l’aubergiste -mari de la tenancière- et de l'avoir remercié pour leurs services. Demandant s’il avait vu Gabriel descendre, elle fut soulagée d’apprendre que non ; il ne devait pas être là pour qu’elle puisse mettre son plan à exécution. Ariane demanda une autre faveur, étrange, au concierge et celui-ci, bien que perplexe, accéda à sa requête quand il se rappela avec qui sa cliente était arrivée… Passant le pas de la grande porte d’entrée, elle constata que le soleil peinait encore à faire percer ses rayons délicats au travers du voile sombre de la nuit. Parcourant quelques centaines de mètres jusqu’à trouver un endroit assez isolé, Ariane posa un paquet au sol, le découvrit, recula de quelques pas et inspira profondément plusieurs fois. Allez ma grande, c’est le moment !!! Et elle siffla, le plus fort qu’elle put, tentant de reproduire de mémoire des notes que Gabriel avait chantonné la veille dans son sommeil et auxquelles un certain animal avait semble-t-il réagi… Plusieurs secondes s’écoulèrent et elle pensait rentrer bredouille lorsque le battement doux mais caractéristique des ailes de Nerazon se fit entendre au-dessus de sa tête. L’animal, bien loin d’être ravi d’avoir ainsi été sifflé, se posa expressément à quelques pas à peine d’Ariane en piaffant de mécontentement. Un frisson glacial vint lécher la nuque de la jeune femme lorsque ses yeux disparates rencontrèrent ceux noirs comme l’abyme du griffon. Il semblait la sonder, voir au plus profond de son âme, quelque chose qu’elle ne comprenait pas, car soudainement, la créature émit un chuintement délicat, presque semblable à un roucoulement, lorsqu’il constatait avec appétit le petit gouté qu’elle avait laissé à son intention. « Je fais un pas vers toi, au sens littéral ! Essayons de bien nous entendre, cordialement, pour le bien de Gabriel. Mais sache que je ne t’apprécie toujours pas BIEN QUE, notre tête à tête d’hier m’ait légèrement rassuré sur ta capacité à ne pas te servir de mes os pour cure-dent… Quoique… Tu n’as pas de dent tu me diras… » Lancée dans son monologue à moitié chuchoté, Ariane ne remarqua pas l’animal s’avancer quelque peu pour profiter du lapin fraichement tué qu’elle avait demandé à l’aubergiste de préparer, en guise d’offrande ; et lorsqu’il eut englouti, encore une fois en une bouchée, la pauvre petite bête, il glissa son bec contre la poitrine de sa bienfaitrice et laissa échapper un petit cri qui la figea sur place. Levant doucement la main vers lui, elle prit sur elle pour venir le caresser et ajouter à son encontre « Reste dans les parages, je vais aller chercher ton maître et après on décolle, Pigeon. » L’accusé recula de plusieurs enjambées, racla le sol de ses griffes puis s’allongea, posant la tête sur ses pattes avant en signe d’attente ; il était finalement moins bête qu’Ariane l’aurait pensé.
Retournant prestement à l’auberge, elle découvrit dans l’entrée un Gabriel prêt et déjà sur le qui-vive ; qui se jeta sur elle lorsqu’elle se rapprocha de lui. « Mais où étais-tu passée ??? Je suis allé frapper à ta porte, sans réponse, je ne t'ai pas trouvé dans ta chambre et je suis descendu. C’est le gérant qui m’a prévenu que tu étais sortie, seule, aux premières lueurs du jour… Ne me refais plus jamais, jamais, ça, je t'en prie… » La jeune femme sentait ses bras se refermer sur elle, de plus en plus fort, à mesure qu’il parlait ; il s’écrasait sur elle, comme soulagé d’un poids invisible dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Elle enserra alors sa taille de ses bras, en profitant pour nicher son nez dans son cou. « Promis, plus jamais, excuse-moi… J’avais juste… quelque chose d’important à faire… Je ne te laisserai plus. » Remontant ses mains vers son visage, qu’elle prit en coupe pour le relever vers elle, elle plongeait ses prunelles dans les siennes avant de déposer un léger baiser sur son front. « Allons prendre un petit-déjeuner, je vais tout t’expliquer ! Tu ne me croiras jamais… moi-même j’ai du mal à croire que j’ai fais ça. »



Une fois à table, elle lui raconta -presque- tout. De sa nuit mouvementée, en refoulant dans un coin lointain de son esprit les scènes torrides pour éviter de nouveau débordements carmins sur ses pommettes, à cette idée étrange d’aller d’elle-même au-devant de sa peur et de la combattre en allant de frotter, au sens strict du terme, au griffon royal ; du sifflement chanté qu’il avait laissé échapper, de son idée d’offrande lapinesque comme il l’avait fait aussi, de ce rapprochement plus qu’imprévu qui s’était terminé sur une note possiblement positive ou, du moins, plus que cordiale. Lorsqu’elle eut tout déballée, la jeune femme reprit sa respiration, se rendant compte qu’elle n’avait pas inspiré de toutes ses explications. « Enfin bref, sans mauvais jeu de mot, on décolle si j’ai bien saisi le programme du jour... Tu te sens prêt pour ça ? Tu es sûr que ça ira pour toi ? Non pas que je remette en cause la fermeté de ton royal séant, mais tu étais en plus piteux état que moi à notre arrivée ici. » « Dois-je réellement te rappeler qui t’a porté jusque dans ta chambre avant que ton bain ne soit prêt ? » « Ô qu’il est vicieux et cruel de me rappeler ainsi votre si grande bonté, mon Seigneur. Ironisa-t-elle en feignant une révérence. La prochaine fois, restez auprès de moi afin de vérifier que mon état ne nécessite pas des soins plus... appropriés. »  Et alors qu’elle décroisait les jambes, elle en profitait pour parcourir du bout du pied le mollet de Gabriel, rehaussant les coins de sa bouche en une moue sarcastique, elle y portait son verre qu’elle terminait d’un trait. Une goutte de nectar suspendue à la commissure de ses lèvres, la jeune femme se leva de sa chaise, fit le tour de la table en laissant son doigt y glisser jusqu’à venir s’asseoir dessus, juste à côté du jeune homme. Elle le surplombait, l’obligeant à lever son regard vers elle, tant et si bien qu’elle en profita pour lui voler un baiser hâtif. Tu as le goût des fruits… Lui dit-elle dans un souffle avant de s’enfuir en le plantant là.



• Ariane Valinor •
#BA6565

egotrip



Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
Gabriel Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 51
Puissance : 3/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : You'll fly and make that empty sky, whole. Original
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 51
Puissance : 3/5
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Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
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Mer 20 Mar - 21:18




You'll fly and make

that empty sky, whole.






THERE WAS A TIME WHEN I LET YOU GO
AND I WAS SO SURE I'D LOST YOU FOR A MINUTE.





Bien des choses s’était passé en cette fin de journée. Tout comme bien des choses s’étaient déroulés en presque vingt mois loin d’Ariane. Et pourtant la guerre n’avait pas entaché un millième de notre complicité naturelle. Je serais peut-être trop mielleux de le penser ainsi mais je crois que cette distance nous a rapproché davantage. Et bien que j’étais ravi de la retrouver et de nos progrès, je n’étais pas pour autant favorable à l’idée de revivre l’expérience. Je ne voulais que penser à sa présence douce et apaisante à mes côtés. À la chaleur relaxante de son corps contre le mien sur Nerazon malgré ses muscles crispés d’appréhension. À la légèreté de son être dans mes bras alors que je la portais dans l’auberge. Et de ce moment de grâce où je profitais d’un bain chaud. Tout du moins, jusqu’au moment où j’ai fini par percevoir derrière le mur épais séparant nos chambres qu’elle se prélassait dans le sien en même temps que moi. Alors dans la vapeur de l’eau chaude, il ne restait plus qu’un désir brûlant de l’avoir dans le mien. Quel gentleman faisais-je, d’imaginer ainsi ma douce aimée nue, penchée sur moi, me laissant docilement caresser par ses mains sans merci. La vision de son corps chevauchant le mien dans la tente de soin était encore si vivace. Trop vivace. J’étais si honteux que je coupa rapidement court à mes fantaisies et sorti du bain pour me sécher et me rhabiller en vitesse avec des vêtements propres. J’avais besoin de prendre l’air avant de me permettre une décision somme toute irrationnelle et irrespectueuse.


Après un salut poli au gérant, je fila dehors quelques minutes pour respirer l’air sain. Espérant un instant que celui-ci effacerait l’impureté de mon être. J’aurais pu m’esquiver dans la forêt, j’aurais pu. Mais je refusais de m’éloigner d’elle. Et il était hors de question de me toucher avec un mur entre nous deux. J’aurais fini par craquer en l’entendant se délasser dans son bain. Et si par malheur, je la percevais soupirer d’aise… Je n’aurais pas su retenir mon propre soupir de plaisir en imaginant ses mains sous la mienne. Sa présence avait un affect bien trop réel pour que je prenne le moindre risque. L’air pur. L’air pur, c’était bien. Cela suffirait. Après de longues inspirations et expirations contrôlées, je rentra à nouveau dans la bâtisse pour me poser dans un petit salon où un feu venait d’être allumé. Je décida de m’y installer pour me reposer un instant. Non pas que j’étais fatigué après avoir dormi sur Nerazon mais malgré la douceur du plumage d’un griffon, je ne pouvais décemment pas le préférer à un fauteuil. Ce n’est qu’après plusieurs minutes de calme, me laissant bercer par le crépitement du feu, qu’Ariane me sorti de cette espèce de méditation. D’abord vint le bruit délicat de ses pas sur les marches de l’escalier. Puis le tempo mesuré de ceux-ci se rapprochant de moi, m’arrachant un faible sourire au passage. Et enfin sa fine main glissant contre mon épaule pour se nicher dans l’arc de mon cou accompagnée d’une question à laquelle je répondis rapidement, tout en prenant possession de sa main pour y déposer mes lèvres. La gêne déclenchée irradiant dans ses joues mêlée à un rire sincère et chantant m'emplit de satisfaction. C’était cette version là que je préférais d’elle. Radieuse, le sourire aux lèvres, tombant volontairement dans le moindre de mes pièges. Dieux qu’elle était belle quand elle était mienne.


Elle m’invita à manger et insista un instant sur ma responsabilité envers ma monture. Un détail auquel j’aurais en effet besoin de remédier dans la soirée. Mais pour l’instant j’étais surtout focalisé sur celle qui me surplombait, rappelant une vision bien trop récente à mon esprit. J’acquiesça en souriant différemment qu’à l’accoutumé. Plus taquin, presque outrageant, je laissa mes envies prendre un temps le pas sur la bienséance. Appuyant mes propos sur un mot bien précis qui fit réagir ma fiévreuse bien-aimée. Je renflouais tant que possible la sensation de son corps se réchauffant contre mes doigts, le picotement bien connu de mon don s’affolant sous les réactions nerveuses de son corps. J’usais et abusais de ma présence pour voir à quel point j’influençais ce crépitement délectable de son être en alerte à chacune de mes attentions. Ariane ne tarda pas à me remettre à ma place et je ris un instant contre elle, son rire se mêlant au mien.


Cette nuit-là non plus ne fut pas aussi reposante que je ne l’aurait souhaité. Pour deux raisons. La première, j’avais dormi plusieurs heures dans la journée et ce n’est pas la petite chasse du soir pour Nerazon qui m’aurais suffisamment dépensé pour que je m’écroule en rentrant. Et encore, chasse était un grand mot. Puisque je ne me permettais pas de m’éloigner de l’auberge, j’avais simplement rodé comme un chat, les oreilles aux aguets. De nuit ce n’était pas les animaux qui manquaient. Chats certes. Mais aussi rats, hiboux, chauve-souris et par miracle, un renard. Je jeta mon dévolu sur celui-ci lorsqu’il creusait un passage sous le poulailler d’une maison mitoyenne au toit que je squattais. J’attachais mes cheveux en un chignon serré avant de me lancer d’un bond félin sur ma proie. Je brisais sa nuque d’un geste sec et maîtrisé avant qu’il n’ai le temps de paniquer et j’observais un instant son corps sans vie se liquéfier dans ma poigne. J’aimais bien les renards. Mais ils étaient vu comme des nuisibles et les poules de ce paysan seraient au moins protégées une nuit de plus. En détaillant la bête, je remarqua que c’était une femelle allaitante et mon cœur s’effondra un instant. Dépendamment de l’âge des petits, le sevrage n’était pas encore entamé et j’avais potentiellement signé leur mort. Mais c’était ainsi n’est-ce pas ? Je ne pouvais pas faire un parallèle avec ma propre vie et il fallait nourrir Nerazon. J’attrapa également deux chauve-souris et je déposa le tout auprès d’un griffon profondément endormi. Comment Ariane pouvait-elle avoir peur d’un animal aussi simple à satisfaire ? Nerazon était un enfant tout au plus, un bonbon suffisait à calmer son tempérament de sauvageon. Je n'y porta pas plus d’attention et rentra me coucher en silence, satisfait d’avoir pris soin de mon pigeon, comme Ariane se plaisait à le surnommer. Et également ravi de n’avoir pas senti la moindre douleur durant mon échappée nocturne. La nuit était déjà bien entamée quand je passa le pas de la porte de l’auberge qui fort heureusement restait ouverte bien plus tard qu’escompté.


La deuxième raison à cette nuit peu reposante résidait dans le fait que j’étais un sombre idiot. Je l’étais avant même d’avoir fichu mes pieds sous les draps. En montant les marches menant à notre étage, je m’étais stoppé devant sa porte comme plusieurs heures auparavant, lorsque je l’avais quitté pour la nuit. Et je me suis pris le rappel de ce moment en pleine face. Sur le palier, je ne sais ce que j’avais espéré. Je ne comprenais même pas pourquoi je devenais si insistant avec elle. Par des non-dits certes mais Ariane n’était pas aveugle et nos derniers rapprochements ne laissait aucun doute sur mon désir grandissant. Et j’avais beau me justifier de mes actes par cette séparation de trop longue durée, je n’étais pas excusable pour autant. Je me complaisais à croire que je lui aurais refusé ma présence fût-elle suffisamment audacieuse pour m’inviter dans ses quartiers. Mais la vérité était tout autre et je le savais pertinemment, quand bien même j’essayais d’enfouir celle-ci sous milles mensonges. Je serais rentré avec elle et j’aurais osé bien des choses que j’avais lu et observé dans les ouvrages les plus outrageants de Babylon. Enfin ça, c’est ce que j’imaginais. Dans la réalité, j’allais surement finir tétanisé par la peur de mal faire et surtout de ne pas savoir me tenir en chaine. Papa m’avait mis en garde. Si nous passions le cap des plaisirs charnels, j’allais devoir faire preuve de la même douceur qu’au jour le jour, tout en brûlant de l’intérieur. Les braises actuelles ne seraient rien comparées au feu qui lécherait mon corps. Et dans ce tourbillon de flammes délectables, j’allais devoir rester sain d’esprit pour ne pas la serrer trop fort, pour ne pas faire de gestes brusques et surtout pour ne pas la mordre. Le problème n’était pas de contenir le venin mais bien de maîtriser la soif. La morsure alliée au plaisir pouvait devenir problématique. Trop puissante, trop plaisante. Ce n’était évidemment pas le cas pour tout le monde mais si l’amour était sincère… Bref, j’étais foutu. Et observer le plafond pendant un temps interminable ne sembla pas apaiser ni mes craintes, ni mes espoirs. Je détacha mes cheveux de leur chignon devenu inconfortable et plongea ma tête sous les draps en soupirant.


À mon réveil d’un sommeil qui semblait m’avoir rattrapé sans que j’en ai conscience, je remarquais que le soleil s’était déjà levé depuis un moment. Alors j’envoyais valser le linge de lit d’un coup de pied en jurant discrètement et je me prépara à la hâte. Je ne m’étais probablement jamais préparé si vite. Ah si. Sauf lors de mes matinées d’entrainements avec Nyx. J’étais arrivé une fois en retard. Et j’en avais souffert trois jours durant. Je n’avais plus jamais commis cette erreur. Le souvenir m’arracha un triste sourire et je sorti enfin de ma chambre. En passant lentement devant la porte donnant sur celle d’Ariane, je ne perçu pas un bruit et m’étonna de son sommeil profond. Malgré mon attendrissement et mon envie de la laisser se reposer davantage, il était plus que temps de reprendre notre route. J’étais apte à voler et nous avions Vishap à atteindre. Alors je toqua doucement à sa porte. Une fois. Puis deux. Sans réponses. Je me permis de l’appeler à voix haute et le silence me répondit encore. Une boule de stress naquit dans mon ventre alors que je l’appelais d’une nouvelle voix plus insistante, lui faisant remarquer que tout ceci était vraiment de mauvais goût. Et lorsque la quiétude des lieux fut ma seule auditrice, je passa le pas de sa porte sans une once d’hésitation en l’appelant plus craintivement. Mais la porte s’ouvrant laissa apparaître une chambre quasi identique à la mienne sans pour autant révéler la présence tant attendue à mes iris balayant énergiquement la pièce. Disparue, il ne restait que son parfum diffus flottant dans l’air.


Avant de laisser la raison me quitter et la peur me submerger, je me jeta dehors en dévalant les escaliers pour attraper le premier employé à ma portée. A l’accueil, le tenancier me dévisagea d’un air surpris et je le questionna sans tarder sur la raison de mon inquiétude. Il rit pour détendre l’atmosphère et tenta de me rassurer en m’informant qu’Ariane avait décidé de sortir de bon matin. À l’aurore pour être précis. Seule. Merde. Je remercia le gérant en courant à l’étage, récupérant ma lance et nos affaires avant de redescendre pour faire face à.. Ariane. Ariane… Je relâchais nos sacs qui s’écrasèrent au sol en soupirant de soulagement, ma lance rétractable suivant le mouvement dans un fracas mesuré et je me jetais littéralement sur elle.



Mais où étais-tu passée ??? Je suis allé frapper à ta porte, sans réponse, je ne t’ai pas trouvé dans ta chambre et je suis descendu. C’est le gérant qui m’a prévenu que tu étais sortie, seule, aux premières lueurs du jour… Ne me refais plus jamais, jamais, ça, je t'en prie…



Je l’enlaça en oubliant un instant la retenue. Comme si sentir son corps s’écraser dans le mien pourrait rassurer mon cœur tambourinant de crainte. Comme si ça effacerait le sentiment de danger qui avait fusé dans mes veines. Ses bras trop fins pour se défendre contre des soldats se logèrent autour de ma taille, son minois se nichant dans mon cou, m’arrachant à nouveau une respiration profonde. Sauve. Ariane était sauve. Bien sûr qu’elle était hors de danger, j’étais ridicule. Elle s’excusa en me promettant de ne plus me laisser. Et ce mensonge me soulagea autant qu’il m’attrista. Je savais qu’elle ne parlait que de notre voyage. Mais j’aurais voulu.. Elle posa un baiser rapide mais tendre sur mon front et me tira vers la salle commune pour aller manger et me changer les idées. Me racontant au passage sa folie du jour. Évidemment qu’Ariane ne s’était pas fait embarquer par je-ne-sais-qui voulant du mal à ma famille. Évidemment qu’elle n’était simplement qu’allé donner une offrande de paix à Nerazon. Et je fus agréablement surpris de la bonne conduite de l’animal qui n’était pourtant pas toujours du matin. Je me laissa emporter par l’élan de joie d’Ariane, alors qu’elle détaillait avec excitation le moindre détail de son périple. Et j’étais fier d’elle, peut-être le verrait-elle dans mon regard. Alors lorsqu’elle reprit sa respiration, je la gratifia d’une moue impressionnée par l’accomplissement de son défi.



Enfin bref, sans mauvais jeu de mot, on décolle si j’ai bien saisi le programme du jour... Tu te sens prêt pour ça ? Tu es sûr que ça ira pour toi ? Non pas que je remette en cause la fermeté de ton royal séant, mais tu étais en plus piteux état que moi à notre arrivée ici. Un léger rire m’échappa, elle était d’humeur taquine et ça me plaisait.
Dois-je réellement te rappeler qui t’a porté jusque dans ta chambre avant que ton bain ne soit prêt ?
Ô qu’il est vicieux et cruel de me rappeler ainsi votre si grande bonté, mon Seigneur. Ironisa-t-elle en feignant une révérence qui me fit retenir un rire de justesse.  La prochaine fois, restez auprès de moi afin de vérifier que mon état ne nécessite pas des soins plus... appropriés.



Je releva les sourcils à cette attaque effrontée en souriant, ne perdant pas une miette de la sensation de son pied parcourant mon mollet. Bordel si j’avais pu feindre l’ignorance jusqu’à présent, je ne pouvais décemment plus faire l’impasse sur notre attirance physique mutuelle. Et le pire c’est que cette diablesse savourait la situation. Je mordillais légèrement ma lèvre inférieure en acquiesçant silencieusement à la fois bien trop conscient de ses propos et complètement à côté de la plaque tant je n’étais pas prêt à ce genre de rétorque de sa part. Ariane ne me laissa pas le temps de trouver une réplique. Elle finit son verre et se leva pour me rejoindre, faisant glisser un doigt le long de la table que je suivi du regard jusqu’à avoir le plaisir de découvrir son fessier dans mon champ de vision, se posant au bord du mobilier. Je repoussa d’une main la vaisselle et tout ce qui aurait pu la toucher à part moi. Bien que nous soyons les seuls clients de l’auberge, je ne l’aurais jamais cru si entreprenante en public. Bon sang mon cœur battait si fort. Comment ne pas me laisser submerger quand elle agissait comme ça avec moi ? Une vraie lionne surplombant sa proie. Je relevais mon regard sans omettre une miette de son corps à mes iris soudainement bien plus ardentes. Patient. Pour l’instant. Je lui laissais la satisfaction de m’attaquer la première. Savourant le feu me ravager alors que son regard transperçait mon âme. Elle m’arrache un baiser furtif, trop rapide à mon goût et s’enfuit en me laissant là en plan, après avoir souligné le goût sucré du nectar matinal sur nos lèvres respectueuses. Les papillons ravageaient désormais mes entrailles, mon souffle coupé devint hâtif et tremblant tant mon cœur tambourinait dans ma cage thoracique. Ariane...


Patient. Mais pas insensible pour autant. Je resta un moment le coude contre la table, mon front et ma tempe apposés contre mes doigts, tentant de reprendre mon calme et d’apaiser la foutue réaction de mon corps. Je n’étais pas sûr de tenir encore des jours si elle jouait comme ça avec moi. J’avais envie de la toucher et de la ravager comme elle osait le faire avec moi d’un geste et d’un regard. Bordel Ariane. Il fallait qu’on en parle. J’expira un grand coup final et vida ma tasse et mon verre avant d’aller offrir quelques pièces de plus aux gérants pour les remercier et prévenu que nous étions bientôt sur le départ. Et au fond j’espérais sincèrement qu’ils n’avaient rien entendu de notre échange sulfureux dans la salle commune. En tout cas, dans le cas contraire et surement par habitude, rien ne transpira d’un quelconque inconfort sur leurs visages. Je pris mes affaires à mon tour et accéda lentement au palier supérieur. Cependant, je ne me stoppa pas devant ma porte mais bien devant la sienne.



Bien que je suis excessivement tenté de te faire regretter cette attaque sournoise. Je vais faire preuve de sang-froid et je me vengerais en temps et en heure. Là où tu ne pourras pas t’échapper. En attendant, prépare toi ma chère. Vishap sera bien plus froid que moi. Et ma patience s’étiole à vue d’œil. Je t’attends dehors avec Nera. Ne me fait pas languir trop longtemps..



Un léger rire chantant passa mes lèvres et je fila dehors sans lui laisser le temps d’ouvrir la porte ou de me rattraper. Nous devions rendre les chambres à l’heure et nous n’étions pas en avance sur notre planning non plus. J'espérais encore atteinte Mithra avant la tombée de la nuit. Et j'enfila un manteau plus épais d'avance. En vol il ferait plus frais et une fois sur le plateau, proche de Vishap la température chuterait encore. Je récupéra mon griffon bien trop facilement, ce brave Nerazon était sagement installé dehors allongé comme Ariane l’avait mentionné. Peut-être qu’elle avait un don pour apprivoiser les animaux ? Après tout, elle m’avait fait sien avec tant de facilité. Il était plus que temps de remette en question son autorité. Comment réagirait-elle si son doux Vampire montrait soudainement les crocs ?


Je prépara la selle avec attention. Vérifiant chaque sangle et surtout celles liées à la voltige que je laisserais à Ariane. Je ne craignais pas de tomber, je pouvais de nouveau me téléporter et Nerazon savait me récupérer en vol au besoin. Bien que le trajet devrait normalement être calme, je n’étais pas encore convaincu qu’Ariane outrepasse sa peur complètement et ne perdre pas l’équilibre. Les sangles ne seraient pas négociables. Notre discussion aussi. Et ma vile vengeance non plus...



— Gabriel Tinuviel —
#5AC0E7


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Ariane Valinor
Humain
Ariane Valinor
Ariane Valinor
Race : Humain
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 29
Puissance : 1/5
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Image du personnage : You'll fly and make that empty sky, whole. Original
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Sam 6 Avr - 2:32

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You'll fly
and make that empty sky, whole






Lorsqu’elle referma le battant de bois derrière son dos, Ariane se laissa tomber dessus, laissant ses épaules s’affaisser à l’écho du bruit étouffé du sac qu’elle venait de lâcher au sol. Alors qu’elle s’éloignait de Gabriel, à peine quelques instants plus tôt, à la fois heureuse et gênée, elle s’était empressée de ramasser son bagage oublié dans l’entrée et de grimper les marches à la volée pour se réfugier dans sa chambre, petit coin de repli de fortune, afin de se calmer. Elle laissa un long et profond soupir finir de vider ses poumons avant de reprendre son souffle, qu’elle avait semble-t-il perdu dès lors que ses lèvres avaient quitté celle du jeune homme… Quelques grandes inspirations furent nécessaires avant qu’elle ne reprenne contenance, laissant les flammes qui s’étaient infiltrées sous sa peau s’éteindre d’elles-mêmes, ne laissant que des braises encore à même de se raviver au moindre écart… Qu’il était dangereux de se tenir aux côtés de l’objet de tant de fantasmes et de convoitises ; Gabriel était ce fruit défendu, charnu et luxueux, qui ne donnait qu’envie de le savourer, de le déguster, de s’en délecter et ce, même au prix d’une transgression hiérarchique et raciale.
La jeune femme revoyait ses iris incandescentes braquées sur chaque parcelle de sa silhouette s’approchant, ressentait la chaleur de son regard qui décrivait les courbes de son corps, goûtait à nouveau à la saveur suave de la bouche princière dont elle avait pris possession avec une ardeur qu’elle ne se connaissait pas… Elle se savait patiente, bien plus que de raison, après de si longs mois loin de lui, mais toute cette situation ne rendait ces retrouvailles et ce voyage que plus inédits et truculents, à tel point qu’elle en laissait sa raison s’égarer jusqu’à s’autoriser des libertés qu’elle n’aurait jamais prises en temps normal. Les derniers évènements de la guerre avaient terminé de fissurer sa coquille lorsqu’elle avait reconnu son tendre prince étendu et lynché, à la merci du venin qui l’abîmait autant qu’il l’abymait, qui le détruisait autant qu’il tentait de le maintenir en vie… Aussi, après avoir failli le perdre de peu, la carapace brisée de la médecin avait laissé ressurgir la femme, l’amie, l’égérie, l’aimante… Celle que seul le séraphique soupirant pouvait s’enorgueillir de réussir à électriser !




Elle déglutit avec difficulté. Toujours adossée à la porte massive, elle réussit finalement à se redresser quelque peu, agrippant les anses de son sac afin de le poser sur son lit défait. Du bout du doigt, elle dessinait les replis du drap qui semblait avoir souffert de sa nuit agitée, et, le regard se perdant au fil des souvenirs d’un corps noueux tant imaginé, elle en venait à se demander jusqu’où serait-elle allée pour le taquiner, quelles limites aurait-elle franchit si personne d’autre que lui n'avait été présent dans la salle, aurait-elle sacrifié sa fonction et son honneur pour s’abandonner à la vigueur de son être, à la sapidité de sa peau, à la puissance de son regard, à la douceur de ses gestes… Un vif frisson vint lui lécher l’échine, faisant trembler les muscles de son dos pour la soustraire à la contemplation vaine de cette fantasmagorie… Finalement, ce sont les intonations chantantes de Gabriel, de l’autre versant de l’ouverture qui l’arrachèrent définitivement à ses rêveries. « Bien que je sois excessivement tenté de te faire regretter cette attaque sournoise. Je vais faire preuve de sang-froid et je me vengerais en temps et en heure. Là où tu ne pourras pas t’échapper. En attendant, prépare toi ma chère. Vishap sera bien plus froid que moi. Et ma patience s’étiole à vue d’œil. Je t’attends dehors avec Nera. Ne me fait pas languir trop longtemps… » Un bref rire lui échappa tandis qu’elle entendait ses pas s’éloigner vers l’escalier du bâtiment. Pouvait-il réellement garder son sang-froid quand le sien bouillait à la moindre déviance de ses pensées ? Pouvait-elle vraiment le faire languir quand elle n’espérait qu’une chose, le garder à jamais près d’elle ? Pouvait-elle seulement lui échapper… Et le voulait-elle… ? Que désirait-elle véritablement de lui, d’elle, d’eux… ? Ces quelques mots lancés à son encontre sur un ton léger éveillèrent en elle des questions d’une profondeur insoupçonnée, tant et si bien que son sourire s’effaça, laissant place à un visage fermé… S’observant dans le miroir de la chambre, Ariane ne pouvait faire qu’une seule constatation évidente… Les réponses à ses questions, si elles eues été négatives, l’aurait plongée dans une peine des plus immenses… Et pourtant, s’était pour se séparer à nouveau, d’ici quelques jours, qu’ils avaient entamés ce voyage ensemble. Et la douleur de cette séparation étreignit son cœur avec violence.  




Machinalement, elle s’empara des affaires épaisses qu’elle s’empressa d’enfiler sur ses vêtements usuels ; si la veste ne semblait pas pesante de prime abord, elle était en fait doublée d’une fourrure douce et dense qui lui prodiguait déjà une chaleur diffuse alors qu’elle s’occupait juste de ranger plus convenablement ses affaires dans son sac. Son paquetage sur l’épaule, la jeune femme descendit hâtivement les marches jusqu’à retrouver à l’accueil de l’auberge, la gérante qui se planta devant elle alors qu’elle allait lui faire ses adieux. « Jeune fille, vous n’espériez pas nous quitter comme ça ? Alors que mon mari vous a préparé un lapin. Lui qui DÉTESTE s’occuper de la viande ! Tout ça pour vos beaux yeux ! J’aurais tout vu ici !!! » Oups… Haussant les épaules en signe de plaisanterie, le tenancier qui se trouvait derrière son comptoir arborait un sourire jovial et il glissait un petit rictus moqueur lorsqu’il saisit l’effroi dans le regard de sa jeune cliente. « Prenez soin de vous, Mademoiselle, et du charmant jeune homme aussi. Vous êtes si mignons ; ça me rappelle notre jeunesse ! M’enfin !!! Je vous ai préparé cette petite collation en plus, cadeau de la maison ! Au vu de vos accoutrements, il me semble que vous en aurez grand besoin ! » Et elle fourra dans les bras d’Ariane un petit panier souple et fermé duquel s’échappait tout juste un morceau de tissu aux carreaux délavés. « Mais Madame, enfin, c’est beaucoup trop ! Vous avez fait tellement pour… » Un claquement de langue sec et réprobateur lui coupa la parole et elle se tut, se sentant comme une petite fille réprimandée par sa mère. « Que nenni ! Prenez et filez, votre prétendant vous attend déjà dehors. » Vaincue, Ariane laissa un large sourire étirer ses lèvres et remercia encore une fois très chaleureusement le couple alors qu’elle quittait l’établissement, les joues rosies par tant de gentillesse à leur égard.
A grandes enjambées, elle retrouva Gabriel et son pigeon exactement là où elle l’avait laissé. L’animal roucoulait sous la paume de son maître comme un chat ronronnerait à des caresses ou un chien à des gratouilles, et elle aurait presque été tentée de le trouver attendrissant si elle n’avait pas remarqué la selle à nouveau installée et le sac de Gabriel déjà disposé… Rappel cruel du programme de la journée… « J’ai presque failli attendre. » Ahhhhh il voulait la jouer comme ça ? « Dixit le vampire qui ne sera pas vieux avant 500 ans, comme c’est ironique. » Touché. « Mon père à plus de 1 600 ans. » Coulé. Les yeux d’Ariane s’agrandirent et le rire de Gabriel fut la seule réponse à la stupéfaction de la jouvencelle. Attrapant son bagage, il l’attacha d’un geste habile de l’autre côté du pigeon en quelques instants à peine.




Avec une agilité déconcertante, le jeune homme se hissa sur le dos du griffon qui se fendit d’une danse trépidante de ses quatre pattes dont les griffes entaillaient le sol comme on effilocherait une viande à la tendresse exquise… Soudainement, Ariane perdit le peu de confiance qu’elle avait gagné en l’oiseau et failli reculer d’un pas lorsque, devant elle, la main de Gabriel se tendit fatalement en sa direction. « Tu as confiance en moi ? » « En toi oui, en lui… » L’accusé émit un sifflement strident qui hérissa les poils de la jeune femme. « Prends ma main, ne regarde que moi, écoute ma voix et tout ira très bien ; je te le promets. » Coulant un regard en biais au pigeon qui ne semblait aucunement concerné par cette discussion, Ariane inspira profondément et glissa ses doigts dans ceux de Gabriel qui les emprisonna, à la fois avec fermeté et douceur, pour ensuite l’attirer vers lui, jusqu’à ce qu’elle soit assez proche pour la saisir de son bras par la taille et la faire grimper d’un mouvement habile devant lui, l’emprisonnant dans l’étreinte de son buste stable et protecteur.
Figée contre lui, elle ne sentit même pas qu’il avait glissé dans ses mains deux courtes rênes de cuir reliées à la selle de Nerazon et qu’il avait lacé autour de ses chevilles des sangles plus épaisses qui la harnachait définitivement à la monture volante. « Prête ? » Elle secouait la tête négativement, presque imperceptiblement, juste assez pour que cette réaction fasse ronfler la poitrine de Gabriel, qui claqua la langue pour ordonner au griffon de s’envoler. Quelques pas lourds d’abord, vinrent s’appuyer sur la terre puis, d’un bond, la créature s’élança dans les airs à grands renforts de battements d’ailes et le bruissement sourds qu’elles émirent crispèrent Ariane de plus belle et lui firent fermer les yeux avec force. Elle sentit, contre ses cuisses, les jambes de Gabriel se resserrer et si, en d’autres circonstances, ce rapprochement charnel aurait déclenché chez elle une exaltation toute impudique et érotique, il n’en était rien tant elle sentait son cœur battre à tout rompre contre ses tempes, martelant son crâne à un rythme effréné.
L’ascension sembla lui paraitre des heures, mais jamais elle ne lâcha prise, se raccrochant à la présence assurée de Gabriel dans son dos, à celle de ses bras de part et d’autre d’elle qui l’enfermait dans une bulle sécuritaire, à sa respiration s’accélérant d’excitation à mesure que le maudit oiseau prenait de la vitesse et de l’altitude… tandis qu’elle essayait de maintenir la sienne à un rythme régulier, inspirant et expirant en récitant dans son esprit et marmonnant inlassablement l’inventaire des plantes médicinales de son dispensaire…
Lorsqu’enfin, prit dans un courant ascendant, Nerazon trouva une allure parfaite, Ariane sentit contre sa hanche la pression familière de la main de Gabriel. « Vas-y, essaie d’ouvrir les yeux… » lui glissa-t-il à l’oreille dans un souffle. Prenant sur elle, la jeune femme déglutit plusieurs fois avant de réussir à entrouvrir une paupière. Une luminosité inédite se glissa par l’interstice de la fine membrane et, piquée par la curiosité, elle ouvrit finalement les yeux sur un paysage remarquable ! A perte de vue, s’étendait à la fois le ciel clair et limpide et la terre changeante et ondulante ; eux, se trouvaient à la jonction des deux, l’horizon se fondant au loin derrière la mandorle d’un soleil encore en course vers son zénith. Les rayons émanant, dardaient sur eux une ferveur jouissive. « Par la chevelure de Merrämren… !!! » Epoustouflée, sidérée, stupéfaite, la jeune femme resta de longues minutes encore pantoise devant ce tableau vivant qui ondoyait au rythme des battements constants des ailes du griffon ; se glissant un peu plus contre le torse de Gabriel, Ariane s’abandonnait à la contemplation de cette vue inouïe.



• Ariane Valinor •
#BA6565

egotrip



Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
Gabriel Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 51
Puissance : 3/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : You'll fly and make that empty sky, whole. Original
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Dim 7 Avr - 15:53




You'll fly and make

that empty sky, whole.






WANT AND WILL.




Nerazon ronflottait doucement, le bec contre mon torse, alors que je flânais sa tête massive. Caracoulant d’un joli son chantant par moment, je prenais le temps de renforcer un peu notre lien amical, d’autant que l’animal n’avait pas bronché lors de son chargement, ni dans mon inspection minutieuse de son harnachement et de son corps. Surtout que j’avais pris un temps fou à vérifier ses ailes qui allait nous porter sur des centaines de kilomètre. L’envergure monstrueuse de celles-ci avaient toujours eu pour effet de me saisir. Non pas d’effroi mais bien d’émerveillement. Je rêvais d’avoir moi aussi des ailes pour me porter sur des distances immenses en si peu de temps. Aujourd’hui plus que jamais. Et dans quelques jours, plus encore, je le savais. Je sentais déjà mon cœur se serrer rien que d’entrapercevoir l’idée de me séparer d’Ariane de nouveau. Pour combien de temps cette fois-ci ? Laïna se chargera surement de l’aspect sociétal et commercial de notre territoire mais j’aurais tant à faire de mon côté, c’était une certitude. Depuis la disparition de Nyx, c’est moi qui gérait la majorité de nos troupes lorsque le Roi et la Reine n’étaient pas disponibles. Et au vu de l’apocalypse qui nous était tous tombée dessus, j’aurais bien plus à encadrer que de gérer nos pertes. J’allais surement finir déployé sur les frontières de Vënrya. Il fallait surveiller nos opposants et ces putains de.. dragons. J’étais tellement déphasé par rapport à Tescanda, j’avais presque du mal à les considérer comme part de l’espèce. Les wyrms, les drakes et les wyvernes étaient sauvages et bien souvent sanguinaires, rares étaient ceux dotés des capacités des dragons et pouvant se lier. Les dragons eux étaient souvent bien plus calmes, érudits même, éveillés à une conscience proche de la nôtre bien que bien plus puissante. Et pourtant.. pourtant ces saloperies nous auraient massacrés jusqu’au dernier si maman et moi n’étions pas intervenu.


Je respira et expira à pleins poumons avec énergie pour me ressaisir et me focaliser sur le présent. J’aurais tout le temps de m’inquiéter de ces écailleux, de Roncëlyon et des miens plus tard. Ici je n’étais bon à rien, une raison de plus pour redoubler d’effort en arrivant. Je devais me concentrer sur l’instant qui filait sous mes yeux à une vitesse vertigineuse. D’autant plus que dorénavant nous allions passer par les airs. Et même si le chemin n’était pas en ligne droite, Nerazon était une flèche. Les muscles roulant sous ses plumes au moindre de ses mouvements ne mentaient pas. J’avais volé suffisamment souvent avec lui pour m’en rendre compte. Les griffons royaux étaient plus gros que leurs cousins et de fait plus puissants et plus rapides. L’endurance qu’il avait su déployer durant la guerre, pour suivre les créatures de la Fissure et me sauver étaient des preuves de plus de la vigueur de ces animaux. Son espèce valait une fortune, tant par sa rareté que par son prestige. Nous en avions peu comparé à la taille de notre armée. Mais chacun d’entre eux était presque aussi dangereux qu’un dragonnier. La nature sur Exodus pouvait être terrifiante. Et la Fissure nous l’avait tous rappelé amèrement.


Néanmoins, à défaut d’être utile aux miens là-bas, je pouvais être utile à celle qui était mienne ici. Je n’étais pas bon à rien. Pas totalement. Je pouvais la protéger autant qu’elle me protégeait. Je pouvais l’aimer autant qu’elle m’aimait. La rassurer. La soutenir. La faire rire. Et plus encore. Peut-être. Est-ce que mes paroles sur le palier de sa porte l’avait rendue fébrile ? Peut-être qu’elle avait eu besoin de reprendre son souffle ? Avait-elle ce genre de réaction comme les miennes quand je laissais mes pensées vagabonder trop loin ? Où était-ce un vice purement masculin ? Était-ce si mal de nous imaginer tous deux ainsi dans l’intimité ? Était-ce si vil de souhaiter toujours plus ? Agacé, je claqua de la langue. J’étais vraiment le pire. Un peu de tenue bon sang. Je repris mes caresses pour me focaliser sur l’essentiel autant que pour détendre Nera qui avait réagit au claquement soudain de ma langue. Le départ était imminent mais si nous pouvions être sur son dos avant qu’il ne décolle, ça pourrait aider. À l'image d'un signe divin ne se faisant plus attendre, Ariane arriva comme une fleur, apprêtée pour les altitudes fraiches. La fourrure lui donnait des airs de femme de seigneur...



J’ai presque failli attendre. La taquinais-je sans sommation.
Dixit le vampire qui ne sera pas vieux avant 500 ans, comme c’est ironique. Piqua-t-elle très justement. Outch. Diversion, vite.
Mon père à plus de 1 600 ans.



Ajoutais-je avec un sourire en coin. Ariane ne pipa pas un mot de plus, trop surprise pour envoyer une nouvelle réplique. Gagné. Je ris un instant, à la fois sincèrement amusé de sa réaction et surtout soulagé d’avoir esquivé ce sujet très, très, glissant… Ça aussi, père m’avait prévenu. Et en effet Ariane comme ma mère à l’époque commençait à penser à cette finalité quasi inévitable. La mort ou la morsure. La vie ou le venin. Elle ou nous… À nouveau, je fuyais la complexité du futur et me focalisa sur le présent. Je me rapprocha d’elle et attrapa son sac que j’attacha directement à l’emplacement dédié sur le harnachement de Nerazon avant d’enfourcher le griffon sans plus attendre. Je m’inquiétais pour ma famille et l’inverse était surement tout aussi véridique. Nous devions faire vite, tout du moins autant que faire se peut. Il était hors de question de soumettre Ariane à un rythme militaire. Ce n’était décemment pas acceptable à mes yeux.


Nerazon étira rapidement ses épaules, sans déployer ses ailes et gigota sous l’anticipation du décollage. Reprenant les rênes en main, j’incitais l’animal à tourner légèrement vers ma douce humaine, le reconcentrant au passage sur son chevaucheur. Ainsi calmé en un pas de côté, je tendais ma main vers Ariane qui semblait soudainement réaliser l’imminence de l’une de ses plus grandes craintes. Le pigeon si bien surnommé secoua la tête d’impatience, faisant claquer les lanières de cuir contre son cou massif.



Tu as confiance en moi ? Demandais-je d’une voix douce.
En toi oui, en lui… Répondit-elle en serrant les dents. Nerazon, sembla-t-il offusqué ou impatient, m’assomma les tympans en sifflant vivement. Mon regard s’emprunt de soutien et j’essayais tant bien que mal d’aider mon aimée dans son épreuve.
Prends ma main, ne regarde que moi, écoute ma voix et tout ira très bien ; je te le promets.



Ariane inspira profondément et glissa sa main dans la mienne. Je l'agrippa d’abord avec douceur pour l’attirer vers moi, puis avec force pour la soulever, passant mon bras autour de sa taille pour la placer sur l’animal ; tout en commentant inutilement pour l’accompagner dans son mouvement, la focaliser sur moi et pas sur lui. En quelques secondes à peine, elle était assise devant moi et je sangla rapidement ses jambes. Non pas pour la bloquer mais bien pour la sécuriser. Je m’installa de nouveau plus confortablement et ça voulait dire collé contre elle. Je pris de nouveau les rênes en main. Tant pour m'occuper les doigts, que m’occuper l’esprit.



Prête ?



Demandais-je en glissant ma tête par-dessus son épaule. Ariane secoua la tête nerveusement et négativement, m’arrachant un sourire attendri. Ma pauvre muse… Si terrifiée et pourtant si inspirante. Même si elle reculait parfois d’un pas, elle avançait après de trois. Ariane comme ce griffon, comme ces dragons, était une force de la nature. Une frêle humaine comme père s’amusait à la rabaisser. Mais une humaine qui faisait parfois preuve de bien plus de courage que moi et lui réunit. Elle n’était pas prête et pourtant elle l’était plus que jamais. Certes, elle n’avait pas vraiment le choix. Mais au fond, elle savait très bien qu’elle l’avait entièrement. Ariane n’avait qu’à me demander de descendre et j’aurais pu — dû partir sans elle. J’aurais organisé son retour avec les propriétaires de l’auberge. J’aurais trouvé une escorte dans le village recommandé par leurs pairs. J’aurais tout fait pour la faire rentrer chez elle, à Lunanthas. Mais ce petit non était une double réponse et mon cœur battit un peu plus fort dans mon thorax. Alors je resserra ma prise autour de sa taille, agrippa le pommeau de l’autre main avec les rênes rendues plus lâches pour laisser une bonne marge de manœuvre à l’animal et claqua ma langue plusieurs fois.


Nerazon redressa sa tête fièrement, ses pupilles se dilatant alors qu’il observait l’immensité bleutée qui nous attendait. Il amorça le mouvement par quelques pas, jaugeant le poids à faire décoller et puis d’un bond souple, le griffon s’élança dans les airs en déployant ses ailes massives, battant furieusement l'air autour de nous. L’adrénaline et les sensations m’arrachèrent un sourire immense, alors que je me crispais tout autant qu’Ariane. Elle de peur. Moi par nécessité. Je resserrais mes jambes contre les flancs de Nera, calant mes pieds contre l’une des sangles faisant le pourtour de son buste massif. L’idée était de ne pas abandonner ma douce en plein décollage. En vol, une fois stabilisé, je ne craignais pas grand-chose mais les manœuvres violentes du genre était un calvaire sans les prises habituelles pour me maintenir en selle.


Le griffon royal prit rapidement de l’altitude et je ne perdais pas une miette du spectacle se déroulant sous mes yeux pétillants d’excitation. Voler était assurément une de mes activités favorites. Et faire le con dans le ciel était évidemment juste au-dessus. Bien que je ne comptais pas montrer ce genre de voltige à Ariane. C’était trop tôt et elle risquerait d’avoir bien trop peur pour elle et espérons-le pour moi aussi. Mon ouïe percevait sans mal le battement affolé du cœur de la demoiselle alors j’engagea Nerazon sur une ascension plus douce. Après quelques longues minutes, l’animal trouva un courant ascendant et stoppa le battement de ses ailes pour se laisser porter en tournoyant lentement pour en profiter le plus possible. Je gonfla mes poumons d’air, inspirant tant la pureté de l’altitude que sa divine beauté. Laissant un frisson de plaisir courir le long de mon dos alors que je savourais comme au premier jour la beauté des airs. Je finis par me pencher un peu plus contre Ariane, l’observant par dessus son épaule et découvrant ses yeux toujours fermement clos. Nouveau sourire subtil. Je relâcha les brides et détendit mon bras contre la taille de mon aimée, sans pour autant la quitter, j’aimais bien trop cette proximité désormais faussement nécessaire. Du pommeau de la selle, ma main vint lentement se déporter en une caresse le long de la hanche d’Ariane. Douce, perceptible mais pas intrusive, je l’invitais à revenir doucement à elle.. À moi.



Vas-y, essaie d’ouvrir les yeux.



Susurrais-je à son oreille d’une voix pleine de douceur et de compassion. Et toujours plus courageuse, Ariane s’exécuta. Avec appréhension certes. Elle prit quelques secondes mais elle prit encore sur elle et me surprit une fois de plus. J’attendais un refus net et sans appel. J’attendais des cris et de la colère. J’attendais peut-être même des larmes de crainte. Mais rien de tout ceci n’arriva. À la place, Ariane découvrit pas à pas l’immensité bleutée du ciel et de l’horizon, une Exodus bien différente de celle qu’elle avait toujours foulée au sol. Une terre bien plus vaste et impressionnante que nos pauvres pieds ne pouvaient nous montrer. Et être aux premières loges de ce spectacle valait tout les cieux du monde. Ses pupilles s’ajustèrent à la luminosité, ses iris s’habillèrent d’un voile de lumière et d’humidité sous l’émotion. Ses yeux brillaient. Et bien que je ne puisse en admirer qu’un sur les deux. Le tableau n’en était pas moins idyllique. Le vent était doux. La température acceptable. Le ciel dégagé. Les conditions étaient parfaites. Tout était parfait. De subtil mon sourire devint lumineux.



Par la chevelure de Merrämren… !!!



Lança-t-elle sous la stupéfaction. Je décida de garder le silence encore un instant bien que j’étais hilare de son appel à la Mère Astrale. Mais je la laissais prendre tout ce qu’elle voulait prendre de ce paysage magique, appréciant au passage son besoin de se lover un peu plus contre moi. Quittant en partie le contact de ma douce, je repris les brides en main et fit dévier Nerazon lentement. Il reprit un rythme régulier et léger du battement de ses lourdes ailes en quittant le courant chaud et porteur. Et rapidement Vishap se plaça en plein milieu de notre ligne de vue, perçant l’horizon par sa double cime vertigineuse. Observant le plateau de Kerlyon j’ajustais notre trajectoire en décalant légèrement Nerazon vers la longue pointe du continent. Je ne visais pas Ombreuse mais bien le petit village enneigé de Mithra qu’on ne discernait pas encore derrière le flanc doux de la montagne. Maintenant que nous étions bien placés, je laissais retomber mes jambes de la sangle arrière et Nerazon piailla de contentement. Cette lanière de cuir n’était pas du tout faite pour ça à la base et j’avais en effet du lui asséner un sacré inconfort durant l’ascension. Je gratta la base du cou de l’animal pour m’excuser et le féliciter d’avoir si bien effectué son travail malgré tout ce que je lui faisais subir. Et après le pigeon, je reporta mon attention sur Ariane. Je laissa mon bras retomber lascivement de ses côtes à sa cuisse. Posant ma main à plat contre celle-ci et la caressant lentement du pouce. À nouveau perceptible, mais pas intrusif…



Je dois dire que je suis impressionné. Je m’attendais à bien des réactions mais pas à celle-ci. Dois-je comprendre que tu apprécies ce genre d’activité ?



Soufflais-je à son oreille avant de pencher ma tête vers la courbe de son cou. Irrémédiablement attiré par son corps et mon envie de soulever la couche de fourrure et de tissu qui m’empêchait de poser mes lèvres contre sa peau divine. Je voulais bien plus que son merveilleux visage ne pouvait m’apporter. Ici, peut-être son épaule ou sa clavicule.. Je l’imaginais frissonner contre moi et j’aurais pris plaisir à croire que j’en étais l’instigateur alors que l’air froid de l’altitude serait pourtant l’auteur de ce délit. J’imaginais bien des choses et me déplacer devant elle, passant mes jambes par-dessus les siennes pour l’allonger contre Nerazon n’était pas du tout, du tout en train d’envahir mes pensées. Je crispa mes doigts contre elle. Gonflant mes poumons et soufflant profondément par le nez, serrant la mâchoire un instant.



Je parle de voler, bien évidemment.



Taquin pour dissimuler le vice. Une vérité et un mensonge à la fois. Mais ça Ariane n’avait pas besoin de le savoir. Ni même de le comprendre. J’étais un gentleman après tout, n’est-ce pas ? Incontestablement… Nous nous rapprochions des nuages à mesure que nous gagnions du terrain. Et bien que nous étions encore bien loin de la montagne, je préférais anticiper. Vishap était rarement dégagée de ceux-ci. Ses pics froids accrochaient les nuages et la neige tombait bien souvent sur les hauteurs. Ils étaient à peine cotonneux pour l’instant, bien trop transparent pour être un problème. En traverser un ne revenait qu’à prendre une vague d’air frais à peine humide. Mais je ne pouvais pas nous permettre de voler au travers des nuages épais autour de la montagne. Nous finirions détrempé. Et je ne voulais surtout pas voir Ariane frissonner et trempée. En tout cas pas à cause de nuages et du froid de la montagne. Mais ce n’était raisonnablement pas quelque chose que je pouvais dire de but en blanc, n’est-ce pas ? Je perdais la tête, tout et rien me faisait vriller dans la luxure. Je n’étais définitivement pas normal. Comment pouvais-je aborder le sujet sans paraître pour un chien ? Je ne pouvais décemment plus l’esquiver en tout cas, c’était certain. Alors je repris mes caresses du pouce sur la jambe de ma douce en indiquant à Nerazon de baisser légèrement l’altitude.



Il faut qu’on.. parle Ariane. Soufflais-je d’une voix presque tremblante. Et sache que je crains sincèrement ta réaction face à ce que je vais te révéler. Je sais.. Je sais que je peux tout te dire. Mais je ne suis pas sûre de choisir les bons mots.. alors peux-tu me promettre de m’écouter sans vouloir m’égorger ?


Questionnais-je en posant mon front contre son épaule. Esquiver son regard. Esquiver son jugement. Fuir encore quelques secondes avant de lui faire face. Avant de dévoiler tout ce qui me ronge. Plus courageux face à des dragons que face à l’idylle. Voilà le type de lâche que j’étais. Voilà pourquoi Ariane méritait bien plus de reconnaissance à mes yeux encore. Je tentais de prendre exemple. Mais en étais-je seulement capable ? J’avais dis que je ferais preuve de sang-froid et je me laissais submerger à la première occasion. J’avais dis que je me vengerais en temps et en heure mais comment pouvais-je seulement espérer le faire sans son accord ? J’avais dis qu’elle ne pourrait pas s’échapper mais n’était-ce pas moi qui me piégeais en ce moment même ? J’étais désormais pieds et poings liés face à mes incessantes idées. À la merci du jugement divin de l’objet de tous mes désirs. Dépendant de ce besoin viscéral de l’avoir près de moi, de la savoir heureuse et en bonne santé. J’attendais sa réponse avant de plonger pour de bon. Et de cette discussion ne naîtrait que deux chemins. Un s’enfonçant dans l’abîme, l’autre s’élevant dans la clarté. J’avais besoin de savoir ce qu’elle voulait. Quels étaient ses besoins, ses envies ? Quel avenir désirait-elle réellement ? Un pas en arrière ou trois en avant ?



— Gabriel Tinuviel —
#5AC0E7


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Ariane Valinor
Humain
Ariane Valinor
Ariane Valinor
Race : Humain
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 29
Puissance : 1/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : You'll fly and make that empty sky, whole. Original
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Lun 15 Avr - 0:42

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You'll fly
and make that empty sky, whole






Les frasques des bourrasques du vent faisaient danser en volutes légères les quelques mèches de cheveux qui s’échappaient du manteau d’Ariane, se mélangeant à celles libres de Gabriel, qui jubilait sans retenue de cette escapade aérienne. Harnachés au griffon, ils ne semblaient pas peser plus lourd que deux insectes sur le dos de l’animal, qui ne paraissait nullement dérangé par cette cargaison exceptionnelle. Et si la jeune femme appréciait pour quelques instants les paysages qui défilaient sous ses yeux, tels des peintures aux expressions changeantes et en perpétuel renouvellement, très vite, l’angoisse remontait à nouveau en elle. La beauté de l’instant seul ne pouvait totalement lui faire oublier ce qu’elle vivait concrètement… Si elle comprenait le besoin de liberté qui étreignait l’âme de Gabriel, ainsi que la délivrance qu’il devait ressentir en se liant au céleste séjour de la sorte ; elle savait qu’à l’instant elle était un poids pour lui, un frein sur le chemin de son retour vers sa famille, une entrave au même titre que celles de cuir qui étaient lacées sur ses chausses. Il aurait sûrement volé plus haut, plus vite, plus loin… Poussant le pigeon au paroxysme de sa force et de sa vitesse pour rejoindre ceux qui avaient toujours fait partis de sa vie, ceux sans qui il ne serait jamais devenu celui dont elle était éprise aujourd’hui... Un rictus amer étira fébrilement ses lèvres pâlies par l’altitude… Un goût acerbe vint tapisser sa langue, durement, âprement… Et elle laissa échapper, dans une faible expiration, tout le sarcasme qui l’envahissait. Quel sentiment étrange que la jalousie. Car enfin, elle prenait pleinement conscience de cette tâche sombre dans son cœur, de cette ombre passagère qui venait parfois étreindre son esprit, cette sensation désagréable qui lui comprimait la poitrine quand elle pensait à ce que Gabriel pouvait faire lorsqu’il était loin d’elle… Si jamais elle ne doutait de lui, pouvait-elle en dire autant des autres femmes… Celles pour qui l’éphèbe était aussi irrésistible dans la conception de son corps et dans la confection de son âme ; lui, au sourire ravageur et à la candeur destructrice ; lui, à la volonté inébranlable et au courage inaltérable ; lui… Lui dont la bouche pleine appelait à la dégustation, dont le regard disparate ne faisait qu’accentuer la perfection de ses traits angéliques, dont le corps fin et félin n’appelait qu’à se faire admirer sans retenue… Lui, qui hantait ses rêves les plus intimes, qui obsédait ses désirs aux nuits les plus froides, qui tourmentait sa chair par son absence… La nausée montait…



Un hoquet de surprise lui échappa lorsqu’elle sentit la main de Gabriel se poser sur sa cuisse, son pouce effleurant la toile de son pantalon en une douce cajolerie… dangereuse. « Je dois dire que je suis impressionné. Je m’attendais à bien des réactions mais pas à celle-ci. Dois-je comprendre que tu apprécies ce genre d’activité ? » Lui glissa-t-il dans un souffle chaud qui vint frôler son oreille, faisant naître un frisson qui se glissa sous sa peau jusqu’à sa mâchoire et son cou, s’étirant jusqu’à ses épaules qui frémirent légèrement. La médecin se concentra alors sur le son de sa voix, suave et chaude, qui, malgré la rapidité de vol du pigeon, lui paraissait extrêmement claire. Elle ressentit alors un léger changement dans la respiration de l’apollon, plus rythmée, plus saccadée, dirigée et profonde ; elle remarqua aussi du coin de l’œil la contraction de ses mâchoires, qui faisaient ressortir une veine palpitante de son cou… Il tentait de contrôler, non, de réfréner quelque chose… « Je parle de voler, bien évidemment. » Mauvais joueur qu’il était. Elle n’osait cependant pas le piquer sur ce changement d’état, détournant son regard vers la nouvelle scène qui se dessinait sur l’horizon : Vishap. Fixant ses prunelles d’azur et d’émeraude sur les deux montagnes se dressant devant eux, il lui semblait soudain qu’elles dansaient, se mouvaient au gré des nuages ; comme si les cimes se cachaient derrière les cumulus pour se dérober à elle… Battant plusieurs fois des paupières, la jeune femme vint se frotter les yeux avec vigueur avant de regarder de nouveaux les pics jumeaux… et rien. La fatigue devait doucement s’emparer d’elle pour que sa vision se trouble ainsi. Aussi, plusieurs minutes semblaient s’être écoulées depuis que Gabriel lui avait adressé la parole… ou bien quelques secondes ? Elle se sentit confuse.
Quelque chose n’allait pas… « Il faut qu’on… parle Ariane. Et sache que je crains sincèrement ta réaction face à ce que je vais te révéler. Je sais... Je sais que je peux tout te dire. Mais je ne suis pas sûre de choisir les bons mots... alors peux-tu me promettre de m’écouter sans vouloir m’égorger ? » Non, non, non !!! La tête lui tournait, doucement son souffle se raccourci et Ariane sentait son corps s’alourdir. « Gabriel, je… j’ai… » Rapidement, chaque respiration devenait plus pénible, plus douloureuse que la précédente ; un poids semblait gonfler dans sa poitrine, comprimant ses poumons qui lui faisaient de plus en plus mal à mesure qu’elle tentait de reprendre haleine. Dans un sursaut de jugement, la médecin en elle reprit le dessus et l’obligea à se pencher légèrement en avant, venant apposer hâtivement mais fermement son index et son majeur contre sa carotide : son pouls était rapide, fort, frappant… accélérant… sérieusement… dangereusement ! Ariane déglutit avec difficulté, et fermant les yeux, elle fouilla chaque recoin de sa mémoire à la rechercher d’un quelconque mal pouvant répondre à tout ce qui venait de lui arriver… Mais tout se bousculait dans sa tête, ses pensées se désordonnaient, ses connaissances se floutaient, se mélangeaient les unes aux autres ; son cerveau ne parvenait plus à retrouver son chemin vers l’information qu’elle cherchait !
Secouant énergiquement la tête, elle tenta de se retourner le plus possible vers Gabriel, accrochant son regard hagard au sien pour y puiser l’énergie nécessaire pour réordonner sa réflexion. « Écoute moi bien Gabriel ! » D’un geste encore vif, elle empoigna un pan de la veste de son adoré et le tira vers elle, collant son front contre le sien. « Quelque chose ne… va pas… » Un voile noir tombait lentement devant ses yeux. « Je dois juste me… me reposer un peu… j’ai si sommeil… » Ses doigts se relâchaient, glissaient, tombaient… Ariane sentait les quelques forces qui lui restait lui échapper. « Promets-moi… de ne pas… t’arrêter… Tu dois… continuer… » Sa tête bascula et elle eut tout juste la présence d’esprit de la retenir pour venir se poser sur l’épaule de Gabriel, enfouissant son nez dans le creux de sa nuque. « Je… t’écouterai… » Réussit elle à articuler avant de sombrer.



Le néant. Et l’obscurité. C’était tout ce qu’elle percevait. Où que ses yeux se posaient, il n’y avait rien. Juste Elle. Ariane. « Viens. » Une voix s’éleva et l’enveloppa, elle semblait venir de partout et nulle part à la fois ; il lui semblait l’avoir entendu aussi fortement que dans un chuchotement, aussi bien caverneuse que mélodieuse. Regardant en tout sens, rien ne bougea autour d’elle, rien n’indiquant où elle devait se rendre… Mais elle s’élança. Avançant doucement, un pas après l’autre, dans cette sorgue intangible. La jeune femme ne sut combien de temps elle marcha : des secondes ? des minutes ? des heures ? des jours … ? Jusqu’à ce qu’elle perçoive enfin un changement. Comme une vague, roulante et ronflotant, qui exerçait une douce pression dans son dos ; puis, un souffle chaud sur son visage, hâtif et régulier ; et enfin une odeur… une senteur d’orage, celle caractéristique de ces quelques instants où l’air saturé attend patiemment que la pluie ne tombe pour le soulager et que la foudre se décharge de son trop plein d’énergie… puis le pétrichor. Elle se délecta de toutes ses sensations qui l’apaisait, sans trop qu’elle sache pourquoi.
Se dessinait alors dans les ombres, une haute forme abstraite qui semblait étendre ce qui ressemblait à des bras en sa direction et, lorsqu’elle tenta de faire de même, ses doigts se heurtèrent à une façade invisible mais tangible. Pressant sa paume dessus, l’Ombre en fit de même à l’opposé. « Viens vers moi. » A nouveau, la voix, mais ce n’était pas de l’ombrage qu’elle venait. Alors, le cœur lourd, elle se détacha de cette présence pour suivre cette inflexion.
Tandis qu’elle avançait encore à l’aveugle, sans direction, apparurent de fines racines qui sortaient et s’enfonçaient plus loin dans cette étendue obscure. De douces vibrations émanaient de cette présence de vie qui attirèrent immédiatement la jeune femme, aussi, elle remonta la piste de ces dernières. Progressivement, les quelques racines devinrent plus nombreuses, plus épaisses, plus larges ; puis elles arrivèrent d’un peu partout semblant n’avoir ni début ni fin ; de fines feuilles apparurent, d’un vert tendre ; suivi par des bourgeons aux pétales encore endormis. Les racines commençaient à s’entremêler, rendant l’avancée de plus en plus difficile, à tel point qu’Ariane était obligée de les escalader, de se laisser glisser, de se faufiler entre elles pour espérer continuer. Là encore, elle ne sut combien de temps elle passa dans ce labyrinthe végétal, car après tout, elle ne ressentait ni la faim, ni la soif, ni même la fatigue… Elle savait juste qu’elle devait avancer, avancer encore, et encore… Après une énième descente, posée sur une branche, la jeune femme percevait enfin un changement… Au loin, une douce lueur au reflets orangés, rosés et zinzolins semblaient danser et l’appeler. Alors elle reprit sa route.
Lorsqu’enfin elle sortit du dédale de tiges, elle découvrit avec stupéfaction que lesdites racines formaient à leur extrémités les barreaux organiques d’une cage immense. En son sommet, prônait un arbre magnifique aux fleurs luxuriantes et chatoyantes qui irradiaient d’une lumière apaisante, donnant à la scène les couleurs des aubes d’été. En son centre, enfermé, un oiseau au plumage tricolore : la queue noir ébène, la gorge et la crête safrané et le reste blanc argenté, la fixait avec insistance. S’approchant, elle leva la main pour le toucher mais elle fut repoussée par une nuée de pétales qui s’élevèrent, l’entourèrent, l’enveloppèrent, cachant à sa vue l’animal qui n’esquissa aucun mouvement. « Il n’est pas encore temps, ma jeune amie. Bientôt. » Furent les dernières paroles qu’elle entendit avant que la kyrielle de fleurs ne la ramène au loin, à son point de départ, l’abandonnant dans l’obscurité totale… au creux des bras de l’Ombre



Il fallut à Ariane plusieurs battements de paupières pour se faire à la faible luminosité de la pièce. Elle prit aussi plaisir à inspirer et expirer mécaniquement, remarquant que le poids qui l’avait accablé avant avait disparu. Malheureusement pour elle, ses membres étaient encore extrêmement engourdis et il lui fallut déployer des efforts surhumains pour que ses orteils daignent répondre à ses sollicitations. Ses doigts, bien que tout aussi paresseux, semblaient malgré tout plus enclins à répondre à ses ordres. Des effluves de feux de bois vinrent chatouiller son nez et la chaleur diffuse de ce dernier vint finir de la sortir de son sommeil imprévu.
Scrutant le plafond de ce qui semblait être une chambre de bonne fortune, la jeune femme fut surprise de sentir sur elle des draps ainsi qu’un édredon épais ; mais n’ayant pas la force de réellement se mouvoir, elle ne put que tourner la tête pour découvrir que quelqu’un se tenait à son chevet. Gabriel.
Assis sur une chaise au confort plus que rudimentaire, les coudes posés sur les genoux, sa tête reposait contre ses poings fermés, les yeux clos… S’était-il assoupi ainsi, en proie à une détresse incommensurable fasse au corps de la demoiselle inerte ? Une boule d’émotion se coinça au fond de la gorge d’Ariane à l’idée de l’avoir à nouveau fait souffrir… Doucement, elle commanda à sa main de sortir du lit pour venir dégager les mèches perdues sur le front de son gardien. « Bonjour, bel endormi. » Sa voix, bien que rauque et éraillée eut l’effet escompté. Se redressant brusquement, le prince vampirique tomba à genoux au chevet de la demoiselle et, prenant sa main fébrile entre les siennes, vint nicher son visage contre sa paume. « Ariane, par Nyraïnn, dis-moi que tu vas bien ? Que tout va bien ? Comment te sens-tu ? Que s'est-il passé ? » L’accusée ressentait toute l’affliction qu’elle lui avait causé dans ces questions pressantes, aussi, prit-elle le temps de lui répondre calmement après avoir prit quelques respirations salvatrices. « Je vais mieux, je te le promets. Je me sens juste encore un peu… harassée… Je crois que j’ai souffert du mal aiguë des montagnes. Trop d’émotions et d'altitude d’un coup ! » La jeune femme étira ses lèvres en un doux sourire ; ce trait d’humour ne passerait peut-être pas après cette épreuve imprévue qu’elle venait de lui faire traverser. Aussi tenta-t-elle d’en rajouter une couche pour l’aider à faire redescendre la pression. « Je comprends mieux ce que tu as vécu il y a quelques jours, c’est vraiment agréable d’être choyé par celui qu’on aime. » Il lui fallut quelques instants pour réaliser ce qu’elle venait de dire, instinctivement, sans y avoir réfléchi… Se râclant la gorge, elle ne lui laissait pas le temps d’enchérir sur ses dires qu’elle reprenait déjà la parole. « Aide moi à me redresser s’il te plaît, je crois me souvenir que je devais t’écouter avant de t’égorger, non ? » Un véritable rire se déploya de sa gorge. Elle avait énormément de mal à s’imaginer égorger l’héritier Tinuviel, lui qui pouvait aisément la retourner et se coller contre elle pour la maintenir immobile, à sa merci, bien plus proie que prédatrice, son souffle chaud glissant contre sa gorge découverte… La jeune femme cligna des yeux pour chasser cette idée de sa tête, puis agita sa main devant son visage alors que Gabriel l’aidait à s’asseoir contre la tête de lit. Une fois calmée, elle attendit que l’intéressé s’installe à son aise, dardant sur lui ses pupilles vairons retrouvant doucement leur étincelle d’impétuosité.



• Ariane Valinor •
#BA6565

egotrip



Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
Gabriel Tinuviel
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
Richesse : 51
Puissance : 3/5
Pouvoirs : Ici une description de vos pouvoirs.
Exodial : Nom / Race
Image du personnage : You'll fly and make that empty sky, whole. Original
Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
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Race : Vampire - Sang-Pur
Fonction : Métier à renseigner dans la zone RPG
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Mar 16 Avr - 21:28




You'll fly and make

that empty sky, whole.






IN THE MIDDLE OF THE NIGHT, LOST IN LOUD SILENCE,
WHEN THERE'S NO ONE BY YOUR SIDE,
I WILL HOLD YOU, IN THE DEPTHS OF YOUR DESPAIR.





De mes deux potentiels chemins, je n’en attendais pas un troisième. Et pourtant, à nouveau surprenante et terrifiante, Ariane m’échappa encore une fois. Je la senti soudainement se figer contre moi. Son souffle devint court et saccadé, comme si le simple fait de respirer devenait douloureux pour elle. En plein désarroi, impuissant face à son malaise, je jurais en reprenant les rênes dans ma main libre, tout à fait conscient que j’allais devoir nous poser en catastrophe pour la rassurer. Si ceci n’était qu’une simple crise d’angoisse... Mais l’était-ce seulement ? Je ne pouvais décemment pas piquer vers le sol au risque d’envenimer les choses. Son cœur s’affola brusquement, avec une violence qui me fit tiquer et serrer la mâchoire. N’importe quel Vampire en proie à la soif aurait vrillé sous ce doux son qui pourtant dans cette situation me rendait malade. Ariane perdait le contrôle et j’en perdais lentement la raison. De l’agitation dû à ce que je m’apprêtais à lui avouer, voilà que j’étais désormais tourmenté par son changement d’état soudain. Ariane cherchait ses mots, peinait à parler et j’étais bien incapable de l’aider. J’accentuais mes caresses sur le dessus de sa jambe, lentes et rassurantes, essayant de restreindre le début de tremblement qui prenait lentement possession de mes mains. Ma fiévreuse compagne se pencha en avant et je la retins par réflexe, soucieux qu’elle ne soit en train de perdre conscience. Je jurais intérieurement, j’avais abusé de son courage. Et même si le fait de simplement la voir prendre son pouls me rassura à peine, je n’effaçais pas cette vérité de mon esprit.


Ariane dégluti avec difficulté, je le perçu sans trop de mal en étant si près d’elle. Et son cœur ne ralentissait pas.. bien au contraire. En conséquence, je tirais les rênes pour ralentir Nerazon et alors que je m’apprêtais à lui indiquer une descente bien moins lente que ce que j’aurais préféré, Ariane pivota pour me parler. Et je m’inquiéta davantage alors qu’elle me choppa au col d’un geste vif. Elle m’attira à elle, front contre front, utilisant plus le poids de son propre corps que sa force pour me faire pencher contre elle. Faiblarde... Aussi péjoratif que le terme puisse être, je n’aurais pas mieux pu décrire ma douce en cet instant. Sa voix… Sa voix si suave et mélodieuse n’était plus qu’un souffle forcé, prononçant des mots articulés avec un effort perceptible. Observant ses traits hâtivement, je pu déceler un regard troublé, une pâleur inhabituelle de sa peau rosée et de ses lèvres entrouvertes. Malgré son état, elle me prévenait du mal qui prenait lentement place dans son corps. Quelque chose n’allait définitivement pas, là-dessus au moins nous étions d’accord. Et je refusais de lui promettre quoi que ce soit. Trop estomaqué par le changement radical de situation que par l’audace irréaliste de sa requête. Évidemment que j’allais nous poser. Comment aurais-je pu penser autre chose alors que ses doigts fins peinaient soudainement à s’accrocher à mes vêtements ? Pire encore, tombaient sans vie contre ses flancs… Non.., non ! Sa tête se posait avec maladresse et faiblesse contre mon épaule, retenue au final par ma propre main qui quittait sa cuisse pour la sécuriser contre moi. La panique finit par finalement prendre possession de ma raison alors qu’elle me soufflait qu’elle comptait m’écouter. Comme si cette situation n’était pas un adieu alors que j’imaginais déjà le pire. Ariane s’était évanouie dans mes bras et c’était comme si la Fissure s’ouvrait à nouveau sous moi. Terrifiante et inesquivable, une crevasse sans fin et si sombre qu’elle m’attirait indéniablement vers le fond.



Non, non, non.. Ariane ? Pas de réponse. S’il te plaît ma belle. S’il te plaît, réveille-toi.. Haletais-je en caressant sa joue blafarde d’une main tremblante. J’ai vu trop de gens s’écrouler et ne pas se relever, ne me fait pas ça. Je t’en prie. Je t’en supplie, Ariane...



Le vent et les battements des ailes de Nerazon furent mes seules réponses. Merde. Merde. Vite, il me fallait un médecin. Je pivotais sur la selle pour observer derrière nous et tout ce que j’y vu fut un néant de verdure et de rochers. Nous étions déjà au-dessus du plateau de Kerlyon depuis un moment. Je ne pouvais plus m’arrêter au milieu de nulle part désormais, c’était vain et dangereux. Nous étions trop loin du Village de Passage. Beaucoup, beaucoup trop loin. En me retournant à nouveau face à Vishap, je prenais conscience qu’il nous restait probablement deux heures de vol avant d’atteindre Mithra. Mon cœur s’effondra dans mon torse et j’enroula au possible mes pieds dans la sangle abdominale du griffon, tout en serrant Ariane contre moi de l’autre. Je crachais un nouveau juron, la tête remplie de négativité et comprimant les rênes dans mon poing, je tira un coup vif et léger sur les brides pour demander à Nerazon de piquer. Il siffla en repliant ses ailes, excité et inconscient du drame qui se déroulait sur son dos. Je protégeais Ariane du mieux possible alors qu’il basculait son corps légèrement sur le côté, accélérant sa prise au vent avant de redresser doucement sa trajectoire et ouvrir ses ailes à moitié. Mon esprit était un bordel monumental, je n’arrivais plus à réfléchir, j’avais l’impression d’entendre un brouhaha constant à travers le vent, à mesure que la détresse me prenait les tripes. La vitesse avait au moins l’avantage de sécher mes yeux avant que les larmes ne pointent. Le sol s’approcha bien trop rapidement et en arrivant à une hauteur qui allait devenir dangereuse, je rectifiais la position de Nera pour maintenir un cap viable en claquant sans ménagement les lanières de cuir liées à sa bride. C’était le signal pour lui de tout donner. Alors ma monture bâti des ailes avec force en maintenant l’altitude, chantant par moment son désagrément. Je savais que je le gênais, mais je n’avais pas le choix pour tenir en selle à cette vitesse et il devait nous porter jusqu’à Mithra. Vite.


Tout le long du trajet, j’écoutais maladivement le cœur d’Ariane en posant mon oreille contre son cou çà et là. Et je poussais Nerazon toujours plus loin, parfois en l’encourageant, parfois plus sèchement. J’étais terrorisé. Affolé par l’état d’inconscience de la femme que j’aimais, effaré d’en être surement la cause, mortifié qu’elle ne se réveille plus jamais comme bien des frères d’armes. Au-delà de la peur qu’elle avait dû ressentir, nous étions peut-être montés trop vite et trop haut. J’avais complètement oublié mes premières leçons de vol, les règles à respecter, j’étais tellement habitué aux changements de pression de l’air. Nous autres Vampires n’étions pas si sensibles à ce manque d’oxygène, tout comme les Falariels dont le ciel était leur deuxième maison. Je hurlais à Nerazon de fournir encore un effort en lançant de nouveau les rênes onduler jusqu’à son bec, qu’il fit claquer de mécontentement en secouant la tête. L’animal respirait avec puissance et empressement, gonflant ses flancs au rythme du mouvement répétitif de ses ailes, il ne chantait plus et je prenais conscience que je lui en demandais beaucoup. Il était déjà au maximum de ses capacités et cette réalisation fit naître un doute viscéral au fond de mon crâne. Nous devions aller plus vite. Toujours, toujours plus vite.


Je ne sais pas combien de temps nous avons volé mais lorsque nous atteignîmes Vishap, slalomant entre ses pics affilés et apprêtés de quelques nuages, il faisait encore bien largement jour. Je ralentis à peine ma monture en survolant les abords de Mithra. Entament un atterrissage qui transpirait mon urgence et ma panique. Je visais sans politesse le centre même du minuscule village, bien plus rudimentaire et isolé que le Village de Passage. J’aurais pu nous téléporter au sol en abandonnant notre monture. Mais je craignais de perturber davantage le corps malade de mon aimée. Nerazon se positionna en soulevant la neige la plus fraîche de ses lourds battements d’aile et se posa avec une maîtrise admirable malgré le sol gelé. Il me fit le plaisir d’annoncer notre arrivée en chantant d’une voix rauque et cassée par l’effort avant de s’allonger, pour ne pas dire s’effondrer, au sol. Je ne pris même pas la peine de libérer mes pieds, me focalisant d’abord sur ceux d’Ariane et une fois qu’elle fut libérée, je me téléportais à côté de Nera. À mon plus grand étonnement, au vu de mon instabilité émotionnelle, sans attirer la foudre. Je récupéra instantanément ma douce qui, perdant mon soutien, se serait laissé tomber au sol. Trop rapidement, je posa un pied sur l’étrier, la ramenant contre moi, glissant un bras sous ses genoux avant de redescendre sur mon pied libre. Dans la grisaille du jour caché par les nuages, Mithra semblait reprendre vie à notre arrivée. Trois personnes étaient sorties de chez eux et se rapprochaient à la hâte. Deux hommes et une femme, couverts d'épais vêtements chauds. Posant mon deuxième pied dans la neige, je me rapprochais d’eux dans un pas rapide mais assuré, conscient qu’une chute n’allait aider personne. Je serrais Ariane contre moi comme si elle était le plus précieux des trésors. Et à mes yeux, elle l’était.



J’ai besoin d’un médecin de toute urgence ! Demandais-je d’une voix brisée en avançant vers eux. Respirant trop vite alors même que je n’avais fait aucun réel effort.
Venez-vite au chaud dans l’auberge, par ici ! S’exclama la femme à travers le vent qui sifflait, me guidant dans les chemins creusés par les habitants dans la neige.
Il n’y a pas de médecin sur place avant la semaine prochaine... Ajoute un homme avec une grosse voix, trottant derrière nous. Mon cœur rata un battement sur cette révélation. Mais pas d'inquiétudes ! Madame Shelar connaît les premiers soins.



Sauf qu’Ariane n’était pas blessée à proprement parler. Je n’étais pas convaincu que l’aubergiste nous soit d’une grande aide et je sentais déjà monter de nouveau cette boule au ventre qui me torturait les tripes. Ce doute indicible qui s’insinuait dans la moindre de mes pensées. Ce fut à peine si je prenais conscience du changement radical de température sur les hauteurs de Vishap, tant j’étais focalisé sur le corps inerte de ma tendre endormie. Un doux mensonge que de croire à ses paroles et les accepter de la manière la plus rassurante. Impossible d’avaler qu’elle avait juste sommeil. Son cœur et sa respiration effarouchés n’étaient pas une coïncidence, c’était lié à sa peur des hauteurs et de Nerazon. Mais Ariane allait bien, elle avait juste besoin de repos, c’était la version que je décidais de croire pour ne pas m’abattre davantage. Pour ne pas me laisser submerger par les souvenirs d’Heiron. Pour ne pas faire un parallèle entre ceux que j’avais failli à protéger et l’inconscience soudaine de mon aimée. Son cœur battait. Son cœur battait.. Et je focalisais tous mes sens sur elle pour me faire réaliser que j’étais ici dans le présent et non pas là-bas avec elle. Ariane n’allait pas mourir. Je devais me calmer et laisser le trauma s’écouler de mes pensées.


En entrant dans la bâtisse, Madame Shelar me guida dans un petit couloir donnant sur deux chambres. Elle m’indiqua la pièce du fond et me précisa que nous étions chanceux qu’il lui reste un lit de libre. Mithra était un tout petit village de chasseurs, ils n’avaient jamais eu besoin de plus de deux chambres. Les petites gens ne venaient pas faire de tourisme ici. Et je fini par l’écouter à moitié alors qu’elle se lançait dans une discussion mondaine vantant les mérites de sa bourgade. Elle ne semblait pas inquiète outre mesure et cela m’agaça viscéralement malgré moi. Lorsqu’elle poussa le battant de notre refuge, je ne fus pas surpris de découvrir un lit unique. J’y déposa mon aimée avec une délicatesse visible, m'asseyant au bord de celui-ci, je retira le manteau d’Ariane lentement en la retenant contre moi. Écoutant inlassablement le tempo régulier de son cœur travaillant sans relâche… Madame Shelar patientait à mes côtés en silence lorsque je déposa avec douceur Ariane contre le matelas, retenant sa tête jusqu’au moment où elle fut recueillie par un nuage de douceur molletonné. En quittant ses cheveux, je glissais une caresse du pouce le long de sa joue avant de me reculer pour laisser l’aubergiste l’ausculter. Elle vérifia la présence de fièvre, son pouls et sa respiration et tenta de me rassurer sur son état. Elle voyait souvent des personnes comme elle ne pas supporter les hauteurs de la montagne. Ceci expliquait cela… Mais cette dame si gentille puisse-t-elle n’était pas médecin et j’avais du mal à faire confiance en son jugement. Je la remercia malgré tout et elle me donna quelques directives avant de quitter les lieux. Je retira alors les chaussures de mon humaine endormie et tira draps et édredon épais contre son corps pour qu’elle reprenne une température corporelle décente.


Récupérant la chaise du petit bureau adjacent, je posais mon propre manteau contre le dossier et je m’installa au chevet d’Ariane dans un silence mortifiant. Le crépitement du feu loggé dans le mur opposé au lit fut la seule chose m’accompagnant dans l’attente… Au moins ici elle n’aurait plus froid. Elle était en sécurité. Et l’altitude de Mithra ne poseraient pas autant d’effort d’adaptation que mes conneries en vol. J’avais été inconscient. Tant concernant son corps que son esprit. Quoi que la raison de ce sommeil fût, j’en étais la cause indéniablement. Et je me répétais ça en boucle depuis… Combien de temps déjà ? J’observais la luminosité décroitre dehors. La neige arborer des teintes principalement grisonnantes. Le soleil continuait de décliner et j’espérais pouvoir découvrir le crépuscule enflammer les flancs de montagne avec Ariane… Peu de temps après, Madame Shelar vint frapper à la porte, demandant s’il y avait du nouveau et si je souhaitais manger dans les heures à venir. Deux questions auxquelles je répondis négativement, en la remerciant pour sa considération. Elle me prévenu également que son ami avait pris soin de mon griffon et qu’elle ferait déposer nos affaires devant notre porte. Elle avait une belle âme, chaleureuse. Un comble pour un endroit si isolé et glacé.


Bien une heure de plus avait passé. J’avais ramené nos affaires dans sa chambre sans la quitter, grâce à la bonté de la tenante. Et toujours assis sur cette chaise, j’avais récupéré la main d’Ariane pour la passer par-dessus le lit et l’enfermer dans la mienne… Comme si ce contact me maintenait en un seul morceau alors que mon âme toute entière se craquelait lorsque je l’observais quasi inerte. Mais son cœur battait, battait, battait… Et je me répétais sans cesse que je devais juste faire preuve de patience. Inspirant et expirant profondément, j’observais le rythme régulier de sa respiration soulever sa couverture dans un mouvement rassurant. J’apposa un baiser tendre contre le dos de sa main, restant ainsi un instant, me disant que si l’amour pouvait soigner alors peut-être que j’avais une chance de la ramener à moi de cette manière. Puis je la relâcha pour me redresser et me pencher au-dessus d’elle. Encadrant son corps de mes mains s’enfonçant dans le matelas, me penchant doucement sur elle, je posais mes lèvres contre son front. Sur sa joue droite. Puis sur la gauche.



Si tu veux tant que ça que je continu, il va falloir te réveiller. Tu m’entends, Ariane ? Murmurais-je mon front contre le sien. Reviens-moi vite parce que je suis incapable de partir sans toi. Ajoutais-je en fermant les yeux pour écouter son cœur plus précisément. Régulier. Insensible. Tu sais.. Je crois que je t’aime trop pour notre propre bien à tous les deux.



Soufflais-je en rouvrant les yeux sur son visage séraphique. Je posa furtivement mes lèvres contre les siennes dans un ultime baiser. Des baisers volés dont elle ne saurait jamais rien. Des baisers emplit d’amour, d’espoir et d’attente… En m’installant de nouveau sur mon siège de guet rudimentaire, je posa mes coudes contre mes jambes, posant ma tête contre mes mains jointes en une prière, espérant qu’elle se réveille soudainement. Mais nous n’étions pas dans un conte pour enfant et un baiser d’un amour véritable n’était pas le remède à tous les maux… D’autant que ces baisers-là, aussi doux avaient-ils pu être furent irrémédiablement amers. Ces moments volés n’avaient rien à envier à nos échanges habituels. Sa fausse retenue, son impatience et sa passion me manquaient. Sa douceur, son empathie et ses attentions me manquaient. Sa répartie, sa franchise et son audace me manquaient... La vie était trop calme sans Ariane. Excessivement monotone. Et je savais que je m’habituais d’ores et déjà bien outrageusement à sa présence. J’en venais à craindre notre arrivée à Elvendil. Parce que je m’accrochais trop à elle... Tant, que je risquais de lui faire peur. Tant.. que je risquais de me faire peur… Comment allais-je supporter la distance et l’absence ? Comment allais-je pouvoir me libérer du temps pour nous ? Comme actuellement, je voulais me réveiller et savourer sa présence à mes côtés dès le matin. Je voulais vivre avec elle. Était-ce trop demander ? Combien de temps encore allais-je devoir patienter pour que ce soit enfin mon tour d’être une priorité dans ma propre vie ? Quand allais-je être en mesure de commettre ce pêché d’égoïsme ?


Expirant lourdement, je continuais d’attendre sans la quitter des yeux. Changeant parfois ma position pour désengourdir mes cuisses, m’apposant sur le lit avant de revenir à poser ma tête contre mes mains fermées pour ne pas perturber le sommeil d’Ariane. Ce n’était pas du tout confortable mais c’était tout de même bien mieux que certaines nuitées au front. L’anxiété finit par lentement laisser place à la fatigue. J’étais resté tendu trop longtemps, le brouhaha de mes pensées s’était tu, mes muscles crispés semblaient se liquéfier légèrement… Peut-être que moi aussi j’allais sombrer dans le sommeil… Toutefois, je faisais mon possible pour retarder le plus possible l’échéance. Et si Ariane se réveillait pendant mon absence ? Et si elle n’était plus là, à mon réveil ? Et si son état se dégradait soudainement ? Mais sa respiration et son cœur étaient si doux maintenant à mes oreilles. Si apaisés… Peut-être était-ce là sa manière de me bercer dans le sommeil avec elle. Alors petit à petit, je me laissais aller à mon tour, harmonisant mes propres inspirations et expirations avec les siennes. Si apaisée…








I FOUND LOVE WHERE IT WASN'T SUPPOSED TO BE.
RIGHT IN FRONT OF ME.. TALK SOME SENSE TO ME…




La chatouille discrète du touché d’Ariane déplaçant mes cheveux, frôlant ma peau, me sorti de mon sommeil léger. J’inspira brusquement et profondément en me redressant, écarquillant les yeux en réalisant que ma dulcinée était enfin, enfin, éveillée. Mes poignets et ma mâchoire étaient endoloris pourtant j’étais persuadé de m’être assoupi moins d’une heure. Elle m’accueilli avec douceur d’une voix encore endormie qui finit de me ramener dans la réalité et je me jetais au pied de son lit, à genoux, agrippant sa main dans les miennes. Je ramena sa paume contre mon visage tiraillé entre l’anxiété et le soulagement.



Ariane, par Nyraïnn, dis-moi que tu vas bien ? Que tout va bien ? Comment te sens-tu ? Que s'est-il passé ? Questionnais-je sans attendre, en parlant excessivement vite.
Je vais mieux, je te le promets. Je me sens juste encore un peu… harassée… Je crois que j’ai souffert du mal aiguë des montagnes. Trop d’émotions et d'altitude d’un coup !



En plein dans le mille. Je tomba le regard comme un chien prit la gueule dans le sac. Quel putain de boulet j’étais. Je grimaça sous sa réponse, conscient de mon erreur. Coupable de son mal-être. Pourtant, en relevant mon regard abattu sur elle, Ariane me souriait. Un sourire chaleureux, tendre, délicat et un brin malicieux comme sa dernière réplique. Je doutais qu’elle m’en veuille réellement mais je raffermis la pression de sa main contre ma peau avant de libérer celle-ci. Il était si aisé avec elle de parler par le toucher…



Je comprends mieux ce que tu as vécu il y a quelques jours, c’est vraiment agréable d’être choyé par celui qu’on aime. Ajouta-t-elle aussi naturellement qu’imprévisiblement. Et je ne pu empêcher ni mon sourire de se lever, ni mes yeux de tomber cette fois-ci sous l’embarras. Cette femme, Grands Dieux… Ariane se racla la gorge, attirant de nouveau mon attention sur elle. Aide moi à me redresser s’il te plaît, je crois me souvenir que je devais t’écouter avant de t’égorger, non ?



Finit-elle en riant avec franchise à cette idée saugrenue. Un rire communicatif que je partagea un instant, tant à cause du bonheur de la voir si joyeuse, que du soulagement de la voir éveillé et de la pression qui remontait lentement dans ma tête. Je n’étais pas sûr que le moment soit idéal pour aborder ce sujet… Je balança ma tête de droite à gauche en terminant mon esclaffe par une grimace discrète. J’aurais préféré qu’elle n’ai pas souvenir de cette demande plus tôt. Je me releva alors enfin du sol, me rapprochant de la tête du lit, je glissa une main derrière son dos jusqu’à agripper la courbe de ses côtes et lui offrit mon second bras pour qu’elle puisse se tenir à moi. D’un mouvement souple et mesuré, je la soulevais d’une main en apposant une pression suffisante mais pas blessante contre son corps. Elle suivit le mouvement et relâchant son dos, je plaça stratégiquement ses oreillers pour lui fournir un cocon douillet. Malgré le retour de son caractère crépitant de malice et d’une couleur charnelle habituelle, je ne pouvais pas m’empêcher de vouloir être sur que tout était normal. Qu’elle était de nouveau en contrôle de son corps.


Installée contre la tête de lit, lovée dans un nuage d’oreiller, je me décidais à prendre quelques libertés à mon tour. Je m’assis à côté d’elle, au bord du lit, une jambe repliée sur celui-ci et je vins délicatement poser ma main gauche contre sa joue droite. Plongeant mes iris dans les siennes, je laissais ma paume glisser vers le bas, mon pouce dessinant la ligne de sa lèvre inférieure.. Là, j’observa avec attention ses lèvres charnues avant de fermer les yeux et continuer ma descente avant de rejoindre sa nuque, percevant le tambourinement de son cœur qui dansait sous mes caresses. Alors que son tempo s’emballait à mes oreilles, il devint plus clair contre mes doigts également et je souriais comme un con, ravi. Définitivement en contrôle.



Il semblerait que tout soit normal. Taquinais-je en relevant mes paupières et libérant sa peau rougie par mes méfaits. Je ris pour de bon, un rire léger mais suave et sincère. Viens-là..



Dis-je en l’attrapant et la ramenant vers moi, de côté. Les oreillers pouvaient bien attendre leur tour un peu plus longtemps. Je veillais à conserver sa couverture sur elle après l’avoir basculée contre mon torse et je glissais mes bras autour de sa taille sous l’édredon. L’un contre son ventre, l’autre sous sa poitrine, l’enserrant tendrement comme pour l’empêcher de m’échapper de nouveau, pour me rassurer qu’elle ne me laissait plus seul. Je serra ma jambe désormais repliée autour d’elle et j’enfoui finalement ma tête dans ses cheveux en bataille. Inspirant son odeur florale atténuée par la faiblesse momentanée de son corps. Son sang avait faibli. Mais sa température était parfaite. Ariane allait bien. Ariane allait mieux. Alors je posa un baiser contre sa nuque avant de redresser ma tête pour la pencher dans son champ de vision en souriant avec subtilité. Mais toute mon affection et mon soulagement se lisait sans peine dans mes iris et le clignement plus lent de mes paupières.



Je suis ravi de te voir de nouveau toi-même. Tout ça est de ma faute, je suis désolé… Je ferais tout ce que tu voudras pour me faire pardonner. Mais.. je ne suis pas sûr que me demander cette discussion maintenant soit une bonne idée ma douce. Tu devrais te reposer davantage. À moins que tu ais faim ? Je pourrais demander à l’aubergiste de te préparer quelque chose. Il n’est pas encore trop tard.



Je m’inquiétais encore un peu de son état de fatigue. Et un bon repas chaud ne pourrait que lui faire du bien après tout. Peut-être aussi que ce besoin de la choyer de la sorte me permettait de l’avoir un peu plus pour moi tout seul. Le crépuscule tombait lentement et la grisaille, devenue encore plus sombre, de la neige extérieure s’habillait lentement d’un voile de feu trop discret. La météo avait tourné. Nous aurions peut-être de la neige cette nuit… J’espérais que Nerazon soit à l’abri sous la tutelle de l’ami de Madame Shelar. Et je verrais mon cas plus tard. Une chose était cependant sûre, je ne pourrais décemment pas dormir à la belle étoile avec un mauvais temps.





YOU WON'T BE CAREFUL WHEN I’D NEED YOU
SO, SO DESPERATLY…
KNOWINGLY, I’D STILL WANT YOU TO BREAK ME.




— Gabriel Tinuviel —
#5AC0E7


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Ariane Valinor
Humain
Ariane Valinor
Ariane Valinor
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Dim 21 Avr - 0:34

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Voir ainsi Gabriel, à genoux à son chevet, avait quelque chose de vibrant ; un tableau à la fois triste et excitant. La peau de sa paume contre la joue princière lui donnait l’effet d’une tendre brûlure, un éclatant rappel de son retour à la réalité, bien ancrée, avec le jeune homme à ses côtés. Elle regrettait son état de faiblesse passager, car durant des heures il avait dû veiller sur elle, aussi bien dans les airs que sur terre, et elle s’en voulait profondément pour cet écart de conduite… Après tout, n’était-elle pas celle qui devait s’assurer de sa santé, à la base, et non l’inverse. Toujours est-il, qu’un léger pincement au cœur lui faisait savoir qu’elle appréciait malgré tout cette situation… Fourbe et faible amoureuse qu’elle était…
Lorsqu’il relâchait la pression sur ses doigts et les libéraient, Ariane se sentit nue, comme dénuée d’un morceau d’elle-même. Et alors qu’il se redressait, un rire bref mais sincère échappant à ses lèvres blafardes, il hochait négativement la tête à la demande qu’elle venait de lui souffler, une grimace modifiant la courbe naturellement belle de ses traits. Ô très bien… Il ne voulait pas partager ses pensées ? Pas de problème… Elle saurait attendre la prochaine occasion pour le lui rappeler… Et tandis qu’il se penchait vers elle afin d’exécuter sa demande, un rictus malicieux passa hâtivement sur sa bouche avant de s’envoler, de se muer en un pincement et un froncement de sourcils. Le profond frisson qui vint lui lécher la colonne était autant dû à la morsure de ses muscles endoloris qui devaient se réveiller qu’à la délicatesse du geste de Gabriel qui, alors qu’il l’aidait à se redresser en apposant sa main sur son flanc, lui arrachait une pensée possiblement immorale. Mais la prévenance dont il faisait preuve envers elle en la confinant dans une nuée de coussins eut si tôt fait de l’attendrir, et coulant sur lui une œillade doucereuse, elle le regardait prendre place au bord de son lit.



Ariane suivit chacun de ses gestes avec précision ; de son genou plié qui la frôlait à sa main levée qui s’approchait suavement de son visage ; elle s’imprégnait de la douceur de ce mouvement qui vint cueillir l’ovale de sa pommette ; elle s’arrimait à l’ardeur de son regard, ne lui donnant pas la satisfaction de la voir fondre tandis qu’il faisait onduler sur sa peau son pouce jusqu’à s’échouer sur la courbe de sa bouche. Les prunelles d’azur et d’or de Gabriel s’y arrêtèrent, les contemplant un instant, puis il se dérobait. Les paupières closes, l’inquisiteur continuait sa descente, se baladant aux limites de sa mâchoire, à la naissance de son cou, au galbe de sa nuque, profitant d’un spectacle interne dont lui seul avait la connaissance et dont la demoiselle était la seule actrice… Chaque avancée qu’il faisait sur son corps faisait accélérer la cadence de son cœur, palpitant, tambourinant, martelant tout ce qu’elle aurait aimé lui dire avant sans qu’elle n’en ait eu l’occasion… ou le courage. « Il semblerait que tout soit normal. » Vile créature que l’homme transi aux sens surdéveloppés… Si son ton laissait parfaitement entendre qu’il savait, Ariane ne se laissait pas démonter pour autant ; et lorsqu’il rouvrit les yeux sur elle, malgré la teinte carmin qui devait irradier ses joues tant elle se sentait fiévreuse, elle accrochait ses iris aux siennes avec un air de défi, un demi-sourire relevant la commissure de ses lèvres. « Viens-là... » Ses mots firent leur effet et à peine eut-elle le temps d’hausser un sourcil que Gabriel se pencha, de sa grâce féline pour s’emparer d’elle. D’un mouvement hâtif mais sûr, il l’enfermait dans un fatras de draps, l’emprisonnant alors qu’il la ramenait contre lui sans sommation. Sans avoir le temps de donner sa reddition, la patiente improvisée se retrouvait cernée par les bras, les jambes et le buste princiers. Elle retint son souffle lorsqu’elle ressentit dans sa chevelure celui de l’adonis ; elle n’osa pas non plus esquisser le moindre mouvement lorsqu’il déposa à l’orée de son col un baiser tendre avant de revenir à la portée de son regard, mais elle ne put résister à la bienveillance et à la candeur de ses prunelles desquelles transparaissait un réel apaisement. Aussi, la jeune femme laissa retomber la pression de ses épaules et se détendit quelque peu, profitant de l’occasion pour se tortiller légèrement afin de se prendre une position un peu plus confortable, autant qu’il l’était possible en étant saucissonné dans une tiretaine. « Je suis ravi de te voir de nouveau toi-même. Pause. Tout ça est de ma faute, je suis désolé… Je ferais tout ce que tu voudras pour me faire pardonner. Mais... je ne suis pas sûr que me demander cette discussion maintenant soit une bonne idée ma douce. Tu devrais te reposer davantage. À moins que tu ais faim ? Je pourrais demander à l’aubergiste de te préparer quelque chose. Il n’est pas encore trop tard. »



Un frissonnement, voilà tout ce que son corps pouvait lui donner comme première réponse. Ariane se sentait à la fois victime, inculpée et surtout extrêmement frustrée. Gabriel avait le don de souffler le chaud et le froid en une seule phrase, et si cette verve savait la séduire, ça ne fonctionnait plus quand s’était elle qui en faisait les frais. La jeune femme déglutit, difficilement, tentant vainement de faire disparaitre la boule amère qui s’était formée au fond de sa gorge. Elle avait tout gâché. Elle venait de fermer la porte que Gabriel avait laissé entrouverte pour elle, une simple brèche dans la carapace qu’il s’était forgé âprement durant la guerre… et alors qu’elle aurait put se faufiler plus encore vers son cœur, sa condition humaine avait tout bonnement barré le chemin. Cruel mémento de leurs fondamentales différences… Mais bien heureusement, la timide et ingénue rosière, qui aurait surement fuit face à cet embarras, avait depuis longtemps fait place à une femme entêtée et opiniâtre qui n’avait plus peur de bousculer les hommes… Aussi bien prince, que vampire, que soupirant soit-il…



Ariane faufila sa main au travers des plis de sa camisole de fortune jusqu’à l’extraire de cette prison et, avec douceur et prévenance, elle la glissa sur celle de Gabriel, entremêlant ses doigts aux siens jusqu’à sentir son propre cœur battre dans sa poitrine. Raffermissant sa prise, elle se replia plus encore sur elle-même dans une position presque fœtale et elle se lova plus intensément au creux du giron royal. « Tout ça, comme tu dis, n’est en rien de ta faute. Comprends le bien. » Relevant la tête, elle braquait sur lui une œillade emplie de certitude. « Moi-même je n’ai pas pensé à cette affliction ; c’est un mal encore trop peu connu, très aléatoire, qui ne touche pas tout le monde et qui, parfois, peut même arriver aux habitués. Alors ne te lynche pas pour ça. »  Se redressant, la jeune femme vint enfouir son nez contre le cou de son adoré, humant son odeur boisée aux accents d’automne et de brume. Ce parfum s’insinua en elle, glissant presque sur sa langue comme une saveur addictive ; jamais elle ne pourrait se lasser de ça, de ces effluves marquants qui, longtemps après leur séparation, avait toujours la faculté de le garder près d’elle au grès de ses souvenirs.



Inspirant plusieurs fois, la jeune femme se décidait malgré tout à reprendre. « Personnellement, je n’ai pas faim, je crains qu’avaler quoique ce soit de solide maintenant n’arrange pas mes affaires ; je me rattraperai demain. Par contre, si tu as besoin de ”sortir”, profites-en pour me rapporter une ÉNORME tasse de tisane ! Sinon, au vu de la région, la soupe de sang doit être un plat plutôt populaire et accessible, si tu ne veux pas te risquer à l’extérieur. » Comme pour abonder en son sens, une rafale de vent fit craquer le bois des volets de la chambre, déjà éprouvé par le froid environnant. Ariane ne put réprimer le tremblement qui agita son corps tout entier à l’écho de ce bruissement ; des images furtives de fractures à réduire, dans un craquètement similaire, lui revenant à l’esprit. Secouant vivement la tête, elle préféra s’orienter sur un tout autre sujet. Arrondissant son dos, elle cherchait du réconfort dans la prise ferme que Gabriel exerçait sur elle, s’obligeant à laisser s’évanouir ses souvenirs douloureux au profit d’autres, plus énigmatiques…  « Tu sais… Quand j’étais inconsciente… Je crois que je t’ai vu. Je ne savais plus qui j’étais, je ne savais pas où je me trouvais ; tout était… triste et morne. Puis il y a eu cette ombre. Elle me cherchait ; elle devait m’appeler, j’en suis persuadée, mais je ne l’entendais pas ; et juste avant d’ouvrir les yeux, c’est elle qui me tenait… C’est toi qui me retenait. Alors merci, merci de m’avoir ramené. »



De sa main emprisonnant celle de Gabriel, elle la remonta de sa poitrine jusqu’à son visage pour venir embrasser l’intérieur du poignet princier, laissant ses lèvres s’attarder sur une fine cicatrice qui perlait sur sa peau laiteuse. La jeune femme avait parlé sans retenue de ce dont elle se souvenait, mais pourtant, elle sentait qu’une partie de son voyage intérieur manquait, que certains souvenirs semblaient avoir tout bonnement disparu de sa mémoire, comme scellés, verrouillés, condamnés… Un intense soupir lui échappa lorsqu’elle laissait sa tête retomber en avant, son front venant se coller à l’emplacement même de la trace de son baiser. A toi maintenant, lâchait-elle dans un délicat murmure à peine audible que pourtant, elle savait, son destinataire entendrait.



• Ariane Valinor •
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Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
Gabriel Tinuviel
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Puissance : 3/5
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Ven 26 Avr - 0:37




You'll fly and make

that empty sky, whole.






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Ariane frissonna, pas aussi subtilement qu’elle ne l’escomptait surement. Et j’avoue que percevoir son corps réagir ainsi contre le mien avait de quoi me faire plaisir. Elle extirpa une main de ma prise docile, lui donnant l’espace dont elle avait besoin avant de reprendre ma place légitime. Au plus près de sa peau chaude et fragile. L’amoureuse vint entrelacer ses doigts aux miens et c’est ce genre d’attention qui me faisait fondre. Des caresses et des touchers innocents qui portaient des mots sans son. Bien que le lourd battement de son cœur chantant à mes oreilles était une musique plus qu’équivoque sur ses émotions. Si plaisante et envahissante que mon propre rythme cardiaque s’y calait dans une harmonie presque hypnotisante. Ariane se plaqua davantage contre moi, cherchant à se replier sur elle-même dans une position plus confortable. Et enfin elle prit la parole, me rassurant sur ma culpabilité pourtant toute justifiée. Comme si elle savait d’avance, elle enchainait sur une explication du mal peu connu et de sa propre faute qui n’en était pas une. Je fis une moue, dubitatif, détournant le regard quelques secondes et pinçant le coin de mes lèvres. Je n’étais, bien évidemment, pas d’accord avec elle. Et je n’avais pas besoin d’ouvrir la bouche pour le lui dire, j’en étais convaincu. Elle me connaissait parfois plus que moi-même.


Nouveau mouvement. Nouvelle libération temporaire de son corps, je refusais de l’abandonner alors que j’avais cru la perdre des heures auparavant. Ma dulcinée se redresse et niche son visage contre mon cou. Elle inspire lascivement, lentement et je me sens quelque peu rougir. Depuis la Fissure, depuis notre année de séparation, Ariane n’avait plus autant de chaînes. Elle était devenue plus franche encore, dans ses propos comme dans ses actions. Un trait que nous avions développé en commun. Néanmoins, à mon plus grand dam, elle me surpassait bien largement dans ce domaine. Ça avait toujours été après tout. J’hésite un long moment. J’hésite sur bien des choses. Mais je me retiens par égard pour son corps… Maltraité par l’altitude. Délicat dans mes bras. Trop respecté pour devenir immoral. Ariane cherchait du réconfort dans mes bras, une sensation d’apaisement et rien de plus.


Et je n’avais en cet instant, pas besoin de plus. J’attendis silencieusement, profitant juste de sa présence contre moi. Parce qu’il était doux ce moment. Simple. Relaxant. Ariane avait encore besoin de repos et la météo s’était de toute façon trop dégradée. J’étais cloué au sol quoi qu’il advienne. Pour une fois depuis le début de ce périple, nous avions du temps pour nous. Reprenant parole, la petite voix de mon aimée m’apporta de nouvelles informations cruciales. Elle n’avait pas faim et c’était à douter vu qu’elle se sentait toujours barbouillée. Elle ajouta une envie de tisane et prit même soin de penser à mon propre régime alimentaire. Mais je pouvais bien tenir encore deux jours sans aucuns problèmes et tout comme elle, toute cette épopée m’avait coupé l’appétit. D’autant que je n’avais clairement pas envie de me geler dehors quand j’avais un feu crépitant et une bouillotte à taille humaine à disposition. Et bien que j’avais réellement envie de lui offrir une tasse au contenu chaud, je ne me sentais pas encore capable de quitter la pièce. Un détail que je me garda bien de laisser sous silence.


Le vent se leva comme pour renforcer cette idée dans mon crâne de ne pas bouger et le craquement du bois extérieur déclencha un tremblement franc chez Ariane. Un craquèlement qui se rapprochait à s’y méprendre à celui des os se brisant sous les masses de fer et de chair. Sous les griffes, les queues et les crocs draconiques. Peut-être que ce son lui rappelait les tentes médicales des champs de bataille où elle avait surement dû rafistoler plus d’un blessé. Peut-être avait-elle sauvé une de mes victimes. Voulue comme collatérale… Peut-être avait-elle échoué face à ma barbarie. Ariane secoua la tête comme pour chasser des images envahissantes et fronçant les sourcils face à son inconfort, je caressais lentement le flanc de sa main du pouce. Elle sembla s’apaiser quelque peu, se lovant davantage contre mes bras.



Tu sais… Quand j’étais inconsciente… Je crois que je t’ai vu. Je ne savais plus qui j’étais, je ne savais pas où je me trouvais ; tout était… triste et morne. Puis il y a eu cette ombre. Elle me cherchait ; elle devait m’appeler, j’en suis persuadée, mais je ne l’entendais pas ; et juste avant d’ouvrir les yeux, c’est elle qui me tenait… C’est toi qui me retenait. Alors merci, merci de m’avoir ramené.



Ariane était mon ancrage et j’avais toujours aspiré à être le sien… Aujourd’hui à l’écouter, je crois que ce rêve était devenu réalité. Dans la tente, je lui avais dit avant de sombrer qu’elle m’avait sauvé là-bas. Plus d’une fois même. Alors si face à la mort, je ne voyais qu’elle et que face à ses démons, elle me voyait moi… Je crois.. Je crois que je ne pouvais plus jouer les ignorants. Cette séparation et ces retrouvailles étaient peut-être la claque qu’il me manquait pour accepter une vérité que je ne voulais pas lui imposer. Bordel… Était-ce seulement le bon moment pour parler de tout ça… ? Pourquoi continuait-elle d’être si douce avec moi alors que je l’avais mise en danger ? Je ne méritais pas ses lèvres sur ma peau. Et pourtant, je fermais les yeux pour décupler la sensation de sa bouche se pressant sur mon épiderme. Mon cœur s’emballait. Pour si peu et pourtant tant. Elle se sépare de mon poignet, soupire et pose son front contre ma peau brûlante. Son murmure tombe et mon cœur s’écrase sous la pression. Je déglutis avec anxiété. Je n’étais même pas sûr de savoir par où commencer. Je n’avais pas prévu ce discours et c’était pourtant le plus important de ma vie.



Je ne t’ai jamais quitté. Ni ici, ni là-bas. Et je te retiendrais autant de temps que tu voudras de moi. Je marque une pause, inspirant pour me donner du courage, expirant pour me détendre. Je continu mes caresses sur sa main entrelacée à la mienne, inconscient d’avoir accéléré le rythme du mouvement répétitif. Je… Au début, je n’attendais rien de nous. Tout est arrivé trop vite, nous étions trop différents et pourtant, je me suis laissé séduire par ton naturel pétillant et avenant. Par ta bonté et ton courage… En apprenant à te connaître, je me suis vite rendu compte de la chance que j’avais eu de m’arrêter sous ce cerisier en fleur. Nouveau soupir profond. Mes caresses s’étaient stoppées. Ce que je veux dire maladroitement… C’est que dorénavant c’est toi mon point d’ancrage. Toi qui me maintient à flot… Tu es aussi forte que douce et irrationnelle. Tu n’as pas peur de te salir les mains. Tu ne crains pas mes crocs. Tu subis mon titre et ma race sans ciller. Tu m’apportes tellement de bonheur et de légèreté au quotidien. Et tu m’aimes. Réellement, sincèrement, aussi déraisonnablement que je t’aime. Même après cette foutue guerre et ce qu'elle a changé en moi. Personne ne t’arriveras jamais à la cheville Ariane. Alors ne me remercie pas de t’avoir ramené. Je serais venu te chercher contre vents et marées, j’aurais vaincu tes démons pour te réveiller… J’ai besoin de toi. Vraiment. Pour toujours.. Et je n'ai pas le droit de te demander ça. Surtout pas maintenant mais je…



Mon souffle se bloque et ma voix s’étouffe. Je jurais intérieurement. Je n’avais pas fini. J’avais encore tant à dire. Gauchement mais avec sincérité. J’avais eu si peur bordel. Si peur de la perdre dans ce foutu ciel vaste et vide. C’était là la raison de ce stupide monologue inachevé. Est-ce que je tremblais légèrement ou était-ce Ariane ? J’avais le ventre tellement noué. Bordel, j’en avais trop dit. J’allais trop vite alors même que je ne pouvais pas lui offrir ce que je lui suppliais d’accepter. J’étais un tel boulet avec les mots d’importance. J’aurais préféré hériter de maman sur ce point.







SO THAT SOMEONE IN ANOTHER TIME MIGHT REMEMBER WE LOVED.



— Gabriel Tinuviel —
#5AC0E7


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Ariane Valinor
Humain
Ariane Valinor
Ariane Valinor
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Dim 28 Avr - 1:04

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Attentive à la moindre réaction de Gabriel, elle gardait le silence en attendant… Mais en attendant quoi au juste ? Ariane avait susurré ces derniers mots en espérant qu’ils fassent leur effet ; elle s’était livrée sur ce qui l’avait chamboulé, sur ce moment étrange et onirique qu’elle avait vécu quelques heures plus tôt, alors même qu’il voulait se confier à elle ; elle avait failli et avait plongé son tendre épris dans la tourmente… Et à nouveau, elle abusait de sa situation pour lui arracher ce qu’il avait tant de mal à dire. Elle se savait cauteleuse, parfois sournoise mais jamais encore elle n’avait ressenti ça… cette hypocrisie qui lui donnait la sensation de mains froides glissant sur sa gorge pour l’enserrer doucement, cruellement, fatalement… Ce n’est que le battement s’accélérant du vampire qui la maintenait dans l’espérance, plutôt que de succomber à ses démons intérieurs. Elle attendait encore, entendant distinctement avec quelle difficulté Gabriel déglutit et, encore une fois, l’étau sur son cou se resserra. Elle voulait ouvrir la bouche pour enrayer ce malaise, lui dire qu’il n’avait pas besoin de parler maintenant, qu’elle patienterait encore comme elle le faisait déjà, qu’elle n’avait pas besoin de plus mais… elle savait que c’était faux, que tout ce qu’elle se disait n’était qu’un mensonge. Que depuis qu’elle l’avait revu le corps détruit sous cette tente, étendu sur cette paillasse de fortune, la faim et le Venin réprimant ce qui le faisait lui au profit de l’animal sauvage primaire, depuis qu’elle avait senti son cœur se briser en le voyant dans un tel état de détresse et qu’elle n’avait eu de cesse de retenir d’innombrables larmes à son chevet, allant jusqu’à reléguer ses autres patients à ses collègues… Dès lors, elle savait, elle sentait au plus profond d’elle-même qu’elle n’arriverait plus à se contenter de ça. Elle avait été si proche de le perdre, si proche de le voir disparaitre ; si proche de voir son monde perdre ses couleurs… L’or et l’azur n’en seraient devenus que des lames affutées poignardant sa poitrine, encore et encore, inlassablement… Alors elle se retint, préférant passer pour la cruelle que pour la menteuse !



Finalement, Ariane n’eut pas à revenir sur sa parole lorsque, rompant le silence, Gabriel laissait entendre sa voix ; incertaine. Alors elle l’écouta, attentivement, son front toujours posé contre son poignet, elle sentait la pression sur sa gorge s’alléger à mesure que l’adonis faisait s’écouler les maux et les mots. Il posait alors ses pensées, pausait son discours, déposait à ses pieds toutes ses angoisses et ses inquiétudes, déclamait leur rencontre et le début de leur histoire avec tendresse, récitait ce que lui dictait son cœur et alors, celui d’Ariane semblait se serrer, de plus en plus, jusqu’à ce qu’elle en retienne son souffle. Sous ses doigts fins, elle ressentit toute l’affliction que cette tirade lui coûtait, car sa peau sentait chaque infimes frissons qui venaient s’évanouir au bout de la main royale.
La jeune femme remarquait alors que Gabriel s’était tût, l’écho de ses dernières paroles se répercutant dans le crâne d’Ariane comme une rengaine entêtante... Avait-elle rêvé ? Que venait-elle réellement d’entendre ? L’accusé laissait planer le doute de par son silence, aussi la jeune femme se redressait et dardait sur lui ses prunelles agrandies par la surprise et l’incompréhension. Mais lorsque ses iris ne rencontrèrent que le visage fermé et les traits tendus de Gabriel, elle comprit que les sous-entendus qu’elle pensait avoir imaginé… N’en étaient peut-être pas…



Pour toujours. La demoiselle l’observait encore un peu, méticuleusement ; de ces rides temporaires qui apparaissaient aux coins de ses yeux lorsqu’il était inquiet à la manifestation subtile d’une fossette sur sa joue lorsqu’il crispait sa mâchoire trop fermement, de la veine soudain perceptible sur son cou qui martelait le rythme effréné de ses battements cardiaques au désespoir qu’elle lisait dans son regard et qui venait la transpercer… et la faire capituler. Alors elle se résignait, laissant quelque peu retomber ses épaules qui s’étaient de nouveau tendues à mesure qu’elle l’avait écouté ; elle abdiquait face à la souffrance qu’elle voyait se dessiner sur le visage de Gabriel. Doucement, elle relâchait son étreinte sur la main princière, remontant la sienne avec lenteur, pour venir faire glisser ses doigts le long de la joue de son adoré et, embarquant de fines mèches de ses cheveux qu’elle plaçait derrière son oreille alors qu’elle arrêtait la course de son geste contre sa peau, Ariane se redressait quelque peu, prononçant plus encore la courbe de son dos pour venir apposer ses lèvres sur celles fébriles de la victime de sa machination.



Alors qu’elle pensait être immobile, la jeune femme sentait sa poitrine se tendre un peu plus à chaque seconde contre le torse de l’apollon, une envie difficilement répressible de se fondre en lui pour ne l’avoir plus que pour elle ; encore un peu plus, toujours plus… Si elle savait son baiser doux et contenu, délicat contre sa bouche, l’ardeur qui faisait bouillir l’intérieur de ses veines devait être une douloureuse mélodie aux sens de Gabriel, rappel cruel de la faible femme qu’elle était dès qu’il était question de lui, déjà maître de son âme, son cœur et son corps... Lorsqu’elle se détachait, à regret, de lui, un froid glacial vint recouvrir l’empreinte de cette caresse doucereuse et un court soupir lui échappa. Du bout de son pouce, elle vint dessiner l’ourlet de la lèvre supérieure de son amant, pressant juste assez fort pour que la pulpe de son doigt vienne frôler l’une de ses canines. « Je m’attendais à tellement de choses venant de ta part et tu as dit exactement tout ce que n’importe quelle femme espère entendre un jour dans sa vie, je n’en faisais pas exception. La commissure de sa bouche s’étire. Mais je ne suis pas aussi vertueuse que tu le penses. J’ai des défauts, bien trop nombreux pour que tu puisses les compter : je suis hypocrite, cruelle et mesquine, je suis sournoise, sévère et misérable, je suis tellement de choses que tu ne sais pas encore et que j’aimerai que jamais tu ne découvres... Elle baisse son regard sur les plis de tissu de la chemise de Gabriel, le visage triste. Mais malgré tout, je me devais de te le dire, car si tu crois réellement aux derniers mots que tu viens de prononcer. Pour toujours. Tu sauras à quoi t’en tenir… Sa tête penche encore, se posant à nouveau sur l’épaule du jeune homme. Si tu ne peux pas me le demander, ne le fait surtout pas. Je ne veux pas rajouter des problèmes à ta vie, je ne veux pas en devenir un pour toi non plus… Je ne veux pas devenir un fardeau que tu regretteras éternellement. »



Si sa voix n’avait pas tremblé, elle s’était en revanche faite de plus en plus faible, presque aussi mince qu’un murmure lorsqu’elle avait largué son ultime terme. L’Éternité. Elle n’avait jamais réellement songé à cette condition, préférant régler de prime abord des points qui lui semblait plus importants. Leur différence de race ? Si elle avait été quelque peu surprise et nerveuse de cette découverte, elle en avait rapidement fait un atout, accentuant ses recherches sur les besoins de la race vampirique. Leur différence de rang ? Si elle avait douté durant de nombreux mois, son invitation à l’anniversaire des triplets par la Reine Aïko elle-même lui avait fait comprendre que ça n’était pas ce qui l’empêcherait de se tenir à ses côtés, si elle le souhaitait, un jour. Alors… Ne restait plus que le temps… Seul véritable frein à un avenir certain qu’ils semblaient souhaiter tout deux ardemment. Aussi, ne voulait-elle pas regretter de briser l’instant en s’arrêtant sur cette note tragique. Elle avait été limpide avec lui, entrouvrant les défenses qu’elle avait érigé autour d’elle, lui pointant les failles qui la composait, au même titre que les joies et les réussites qu’il connaissait déjà.



S’extirpant de sa prison de draps, la jeune femme libérait son second bras alors qu’elle se relevait avec indolence, faisant passer ses pieds par-dessus la jambe de Gabriel pour les positionner sous ses fesses, puis, pivotant son buste vers lui, elle prit appui sur ses orteils pour se tenir face à lui, à genoux entre ses cuisses. Ariane arrima ses pupilles à celles de Gabriel, sa main venant cueillir son menton afin qu’il la regarde. « Cependant, tu as raison sur un point et je crois ne jamais te l’avoir explicitement dit. Je t’aime. Et si tu penses que je pourrai un jour me lasser de toi… Sache que l’opiniâtreté est aussi l’un de mes plus grands défauts. » Un sourire sincère et enjôleur était placardé sur son visage et son timbre se faisait aventureusement sensuel. Sa main libre vint courir le long du bras de l’amoureux, remontant jusqu’à son épaule pour venir terminer sa course, nichée dans son cou. Dans cette position, qui lui rappelait à la fois son empressement langoureux lors de son réveil sous la tente médicale et son petit jeu impudique lors du dîner à l’auberge, elle se retrouvait à la fois prédatrice, son visage tout proche surplombant celui de Gabriel, et proie, son corps exposé à la merci du moindre geste de l’inculpé.




• Ariane Valinor •
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Gabriel Tinuviel
Vampire • Sang-Pur
Gabriel Tinuviel
Gabriel Tinuviel
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Mar 30 Avr - 21:33




You'll fly and make

that empty sky, whole.






SO ALIVE I COULD DIE.





Incapable. J’étais un putain d’incapable. Pas foutu de reprendre contenance. Pas plus de réarticuler un mot. Et encore moins apte à reprendre une goulée d’air alors qu’Ariane se redressait pour planter son regard bicolore dans le mien. Cette expression… Merde. Était-elle choquée ou bien agréablement surprise ? Bordel est-ce que.. est-ce que j’étais allé trop vite ? Est-ce que j’en avais trop dit et je l’avais apeuré par la viscéralité de mes sentiments ? Il était clairement trop tôt pour lui demander l’éternité. Merde, merde. Je paniquais. J’essayais vainement de déglutir mais ma gorge était trop serrée. Je tentais d’inspirer pour me permettre de parler, m’excuser platement de l’avoir rendue inconfortable avec cette idée saugrenue mais mon torse était aussi immobile qu’un rocher. Enfin presque. C’était bien moi. Moi qui tremblais… Moi qui aimais trop. Moi qui en faisais trop. Encore et toujours.


Alors je serrais les dents et j’attendais la sentence. Me perdant dans le rythme explosif de mon cœur qui menaçait presque de lâcher. Il battait si fort à mes oreilles, que je n’arrivais même plus à me concentrer sur celui d’Ariane. Et c’était foutrement dommage car ça aurait pu vraiment m’aider, là tout de suite. Elle était toujours silencieuse. Et en même temps comment pouvait-elle me donner une réponse alors que je n’avais posé aucune question ? J’avais seulement posé des faits. Je ne l’avais pas enfermée dans une cage dorée où seule une réponse lui donnerait une clé. Ariane était libre de ne pas savoir quoi me répondre. Libre de m’aimer mais aussi de me quitter un jour. Si j’avais l’impression de jouer ma vie présente et future tellement j’étais attaché à elle, l’inverse n’était peut-être pas le cas. C’était une carte que je devais accepter dans ma main quand bien même je refuserais de la jouer. Si Ariane doutait que je sois un bon parti, je ferais en sorte de devenir meilleur à ses yeux. Si elle doutait de ma loyauté, je lui prouverais qu’il n’y avait qu’elle pour me mettre dans ces états. Et si elle doutait de ma sincérité, je n’aurais qu’à la rassurer et continuer de lui prouver par mes actes à quel point j’étais fou d’elle.


Finalement, subtilement, je vis et sentis le changement. Ariane se mouva de nouveau, avec une lenteur à me crever le cœur, ses épaules se relâchèrent en même temps qu’elle libérait mon poignet. Et ça aussi, ça me déchira intérieurement. Là maintenant, j’avais vraiment besoin qu’elle me touche. Qu’elle me gifle même, si elle le voulait. N’importe quoi qui m’apporte la sensation que j’étais bien vivant et pas en train de crever d’angoisse. Alors comme si Ariane savait, comme si elle était réellement faite pour moi autant que je l’espérais, elle remonta sa main pour faire glisser affectueusement ses doigts contre ma joue. Haa… je respirais de nouveau, avec mesure et inconfort mais je respirais. Je fermais les yeux, visualisant l’énergie de sa peau rencontrant la mienne, renforçant ce contact dans mon esprit. Elle repoussa quelques mèches de mes cheveux au passage, probablement dans un état catastrophique après notre voltige. Et lorsqu’elle se stoppa, mes paupières se relevèrent dans la seconde sur elle. Je déglutis finalement, entrouvrant à peine mes lèvres sous la stupéfaction et l’impatience, découvrant une Ariane plus proche que jamais. Elle fermait l’espace entre nous, lentement, cambrant son corps contre le mien. Et enfin, enfin, elle posa ses lèvres sur les miennes.


Pas une réponse à une question inexistante. Mais une réaction à un discours. Certes incomplet, mais avec plus de transparence que je n’en avais jamais donné dans ma vie. Une réaction vivement appréciée. Même si, bordel, j’avais l’impression de m’effondrer. Sans la guerre pour endurcir mes états d’âme, dans cette même situation, j’aurais surement pleuré. Mais aujourd’hui.. aujourd’hui j’avais surtout envie d’arrêter de perdre du temps. Alors que ce concept me paraissait si futile et ridicule auparavant, je m’étais rendu compte que l’éternité n’empêchait pas la vie de ne tenir qu’à un fil. Et j’avais beau me raccrocher et protéger ce fil rouge avec autant de férocité que possible, il n’en restait pas moins trop fragile. Je rêvais que ce fil soit indestructible, qu’il soit capable de me ligoter pour me garder à jamais et qu’il en fasse de même autour d’Ariane. Pour toujours. C’est ce que je lui avais dit.


Tout aussi sagement, je rendis à mon aimée son baiser. Appuyant un peu plus mes lèvres contre les siennes, cherchant à revendiquer chaque millimètre de celles-ci. Elle était si douce. Si douce.. Et pourtant quelque chose clochait. Alors je me focalisais sur mes sens et sur l’éther, écoutant son cœur se violenter, ressentant son corps en alerte. Mais tout cela était si nouveau, j’étais bien incapable de comprendre ces signaux. Ce que je savais en revanche, c’est qu’elle m’aimait, suffisamment pour comprendre et accepter mes propos, suffisamment pour me rassurer. Et ça me convenait. N’est-ce pas ?…


Lorsqu’Ariane se détacha de moi, quand bien même je lisais le regret dans ses yeux, je suivais un instant machinalement le mouvement pour la garder encore avec moi. Pour retarder la suite des évènements. J’avais peur de ce qu’elle allait dire. Après tout ça, nous allions forcément en parler. Et bien que je ne regrette pas un mot prononcé, je n’assumais plus du tout. Viscéralement conscient d’avoir peut-être brisé quelque chose entre nous, à trop en demander. J’étais devenu aussi ridicule qu’à mes premières années de vie. Un enfant préférant se cacher dans les jupes de sa mère face au regard de son père. Un innocent chaton qui avait certes des crocs mais pas une once de malveillance et de bravoure dans le cœur. Un animal préférant se terrer dans le noir que d’affronter la réalité du monde. Surpris, je laissa néanmoins Ariane jouer de son pouce contre ma lèvre. Titillés par son touché insistant et la proximité de son sang, mes crocs s’allongèrent très légèrement. Elle me mettait en pleine face cette position d’infériorité que je détestais. Un danger. Expirant lentement, je me concentrais pour les tenir en laisse et les rétracter. Et finalement, Ariane brisa le silence.


Si je me décomposais à ses premiers mots, prêt à lui couper la parole pour me foutre à genoux et la supplier de m’écouter davantage, il n’en fût rien. Ariane me confirma bien au contraire être ravie de mes propos. Et j’aurais dû sauter de joie en entendant ces mots. Mais le timbre de sa voix trop sérieux et en demi-teinte me visse le fessier dans le matelas et verrouille ma bouche dans le silence. J’écoute la suite sagement, respectueusement, désespérément. Et je ne doute pas une seconde que l’étonnement se lit sur mon visage à mesure qu’elle m’explique à quel point elle est loin d’être parfaite, à quel point elle est loin de cette image que j’ai d’elle. Comme si elle était persuadée que je l’imaginais au summum de l’espèce humanoïde. Ariane me listait les défauts qui faisait d’elle une personne vraie, naturelle, avec des peurs, des envies et des ambitions. Qu’étaient nos qualités sans nos défauts ? Nous serions tous si ternes sans eux. Alors non, Ariane n’était pas à l’apogée de la pyramide de notre temps. Mais elle était parfaite à mes yeux. Parfaite pour moi et personne d’autre. Son cœur, son esprit et son corps, résonnaient parfaitement avec les miens. N’était-ce pas là tout ce qui comptait ? Notre complicité.


Alors quand elle remit en cause cette éternité que j’aurais pu soi-disant regretter… Je me retenais de ne pas craquer et de lui faire comprendre à quel point elle se trompait. Je souhaitais lui laisser un peu de temps, voir si c’était là tout ce qu’elle avait à me livrer. Alors je brûlais.. d’envie de l’ouvrir… d’envie de lui faire changer d’avis. Je ne supportais pas cette façon de se dénigrer pour ensuite me mettre face au mal accompli. Évidemment que je ne pouvais pas lui demander ! J’allais être coincé à Roncëlyon des mois pour remettre en ordre la province. J’allais même surement finir en poste frontalier pour assurer les territoires reculés de Ran’dellah… Vu la dernière position connue des bestiaux draconiques, c’était même une certitude. Mais ce n’était pas quelque chose que je voulais lui infliger. Ni l’idée de me savoir sur un autre front. Ni que je puisse de nouveau finir dans le même état que lorsqu’elle m’avait retrouvé. Voir pire. Non, je refusais… Il était trop tôt pour lui demander l’éternité. Trop tôt pour lui demander sa main. Trop tôt pour me laisser bercer de rêves hors de portée. Je souhaitais plus que tout la protéger et je n’imaginais pas pire folie qu’une éternité sans elle, des fiançailles sans mariage, des projets sans aboutissements possible. Si elle ne comprenait pas mes mots, je ne pouvais pas les expliquer pour autant car c’était là pour le mieux. J’en avais trop dit et aussi intelligente qu’elle était, Ariane finirait surement par le comprendre. J’espérais juste que ce soit dans des mois, quand je serais de nouveau libre de mes mouvements, quand je viendrais l’enlever pour un voyage en amoureux avec des rêves prêts à devenir réalité…


Nous passions notre temps à courir après le temps. Un comble alors que la seule fois où nous étions bloqués en en ayant à revendre, voilà que je ruinais tout. J’aurais dû la fermer. J’aurais dû.. Nouveau mouvement. Je libérais son corps du mien à regret. Toute cette situation était beaucoup trop, vraiment trop inconfortable. Elle changea de position pour me faire face et ancra ses iris aux miennes. Bon.. J’avais bien fait d’attendre avant de répondre quoi que ce soit. Le coup de grâce arrivait. Et je n’aurais pas pu anticiper à quel point j’avais raison et tort à la fois. Ariane exposa son cœur une fois de plus. Mais pas sa part sombre qui faisait d’elle un être vivant comme auparavant. Non. Ariane exposa le cœur de son cœur. Lumineux, sincère, vibrant. Possessif et séduisant. Un cœur qui chantait bien trop suavement à mes oreilles. Par le sang oui mais surtout par la voix.








ALL I NEED IS YOUR POISON.



J’avais envie de crever tellement ce sourire était beau et invitant. Envie de bien d’autres choses alors que ses mots faisaient sens dans ma tête et que sa main galopait contre mon bras pour se nicher dans mon cou. Et cette position… J’avais tellement de choses à dire à tout ça et Ariane ne me laissait pas l’occasion de penser convenablement. Elle était cruelle, oui, je le savais pertinemment. Ce petit jeu qu’elle instiguait trop souvent dernièrement me rendait fou et au fond, j’étais persuadé qu’elle le savait et qu’elle en jouait. Mais pas selon ses règles cette fois. Si Ariane voulait jouer à être mesquine comme elle aimait le dire, nous pouvions jouer à deux. Alors, je m’amusa à la mimer, glissant mon index le long de son bras inoccupé. Puis la totalité de mes doigts sur son épaule. Et enfin, j’apposa ma paume contre son cou. À un détail près identiquement puisque je relevais le pouce contre sa mâchoire, bloquant ainsi tout potentiel mouvement pour me clouer le bec savamment.



Tout ça, je le sais déjà. Je veux tout Ariane. Je penchais subtilement la tête, relevant un coin de mes lèvres. Ta sournoiserie quand tu me touches pour avoir ce que veut. Ta cruauté quand tu t’esquives et me refuse. Ta mesquinerie quand tu me troubles sans une once d’innocence. Ta sévérité quand tu me remets à ma juste place sans me craindre. J’attirais son visage au mien, sans la libérer de ma poigne. Donne-moi tout Ariane. Tes peurs, tes joies, tes rêves, tes désirs, tes ambitions, … Tous tes défauts rendent plus belle ton âme. C’est ce qui fait de toi quelqu’un de si précieux, de si vrai, de si vivant. C’est ce qui me rends fou encore aujourd’hui. Et j’ajoutais dans un souffle. Maintenant..



Si quelqu’un était misérable ici, c’était moi et certainement pas elle. Mais ça, elle n’avait pas besoin de le savoir non plus. Je comptais bien faire face à mes démons en rentrant à la maison. En attendant, nous avions du temps. Il faisait froid dehors mais le feu crépitant réchauffait nos corps. À moins que ce ne soit cette déclaration enflammée. Que je n'avais d'ailleurs pas terminé. J'oubliais ma retenue et mon besoin de déférence à la condition de son corps. Cette fois-ci, je ne reculais pas sous la pression et je continuais d'une voix hésitante mais emplie de tout ce que je ressentais pour elle. La dévorant évidemment des yeux.



J'aime tout de toi. Même tes vices cachés. Même les parties dont tu n'as pas encore conscience. La plus égoïste et primitive, comme celle que tu acceptes en moi. Je ne suis pas parfait non plus. J'ai des pensées si impures, Ariane. Lourd soupir. Indigne d'un prince. Indigne d'un amoureux. Précisais-je d'une voix narquoise avant de reprendre bien trop sérieusement. Mais cette part d'ombre fait partie de l'amour. Tu es mienne et je voudrais que ce soit vrai dans tous les sens du terme.. C'était dit. Bon sang, c'était dit… Pas ce soir. Ni demain. Mais on peut commencer quand tu veux, doucement. Je laissais tomber mon regard sur son corps un instant avant de revenir à ses prunelles brillantes. On peut être égoïste à deux.




— Gabriel Tinuviel —
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Hier à 2:02

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Il n’était guère difficile de percevoir les émotions et les pensées qui venaient parasiter l’esprit de Gabriel ; il était tel un livre ouvert aux yeux de la jeune femme, avec encore quelques annotations d’une langue inconnue qu’elle se ferait une joie d’apprendre plus profondément à l’avenir ; il était une toile aux couleurs subtiles qu’elle voulait éclabousser de teintes vives et ardentes, marquant sa peau de ses traits artistiques ; il était une douce lueur qui semblait étinceler de plus belle à chaque caresses qu’elle intimait ; il était cette mélodie vibrante et persistante que son âme chantonnait inlassablement depuis dès mois…
S’il devait être un ouvrage, Ariane voulait en devenir l’auteure ; s’il devait être un tableau, elle voulait en être le peintre ; s’il était une mélopée, elle voulait s’en proclamer la cantatrice… Et chaque frisson qu’elle sentait se faufiler sous ses doigts ne faisait que la perdre un peu plus dans cette irrépressible envie de lui, dans ce désir grandissant de sa présence, dans ce besoin viscéral de sa chaleur…



Impétueuse, elle l’avait été et le reconnaissait bien humblement lorsque, juste au bord de son ongle, elle devinait le recul d’un croc qu’elle n’avait même pas vu s’allonger de manière infime. Elle devinait alors à quel point elle mettait la patience de Gabriel à mal et constatait avec admiration tout le calme qu’il déployait pour ne pas l’importuner. Au rythme des mots que la jeune femme prononçait, elle pouvait suivre le fil des pensées de son adonis ; de sa surprise non feinte, de sa stupeur lorsqu’elle énonçait ses défauts, de son flegme lorsqu’elle abordait le sujet tacite dont il avait pourtant de lui-même ôté le sceau, de sa douleur à l’écho d’un destin déjà bien trop lourd à porter au vu de leur jeune âge… De l’éclat vibrant qui venait d’embraser son regard lorsqu’enfin elle se permit de poser les mots sur ce qu’elle ressentait pour lui depuis… depuis quand d’ailleurs ? Elle n’avait plus le souvenir de cet instant précis, de ce moment charnière de son existence où son cœur s’était éveillé à ce sentiment, surement noyé par la myriade d’autres sensations qui avaient germé en son sein dès lors qu’ils avaient commencé à se fréquenter plus assidûment, probablement perdu entre l’inquiétude de son espèce et le bonheur de sa compagnie. C’était il y a peu, elle le savait, mais pourtant tout lui paraissait soudainement très lointain…



Toujours plus doucereuse et aventureuse, ce qu’elle lui faisait subir était surement tout ce qu’elle aurait détesté qu’il lui fasse ! S’il était celui qui avait initié ce jeu dangereux entre eux, elle était celle qui attaquait le plus, sans penser à sa propre défense, celle qui gagnait subtilement un peu plus de terrain chaque jour, imprimant sa conduite à leur compétition implicite. Elle agissait souvent par instinct dès qu’il était question de lui et cette constatation lui arracha un nouveau sourire… Juste avant qu’il ne s’évanouisse lorsque le prince intima un mouvement tout juste vu, remontant à son tour sa main sur son bras, glissant sur son épaule et agrippant sa nuque. Copieur ! La trappe d’un pouce rôdant sur sa mandibule vint achever de la faire frémir lorsqu’elle sentit la légère pression qu’il exerçait sur elle. Juste assez pour la maintenir immobile, juste assez pour la réduire au silence, juste assez pour l’alanguir… Je veux tout Ariane. Son souffle se coupe. Donne-moi tout Ariane. Son cœur rate un battement. C’est ce qui me rends fou encore aujourd’hui. Son ventre se tord. Maintenant. Ses dents mordent l’intérieur de sa lèvre… Son être tout entier fond devant la candeur de ses prunelles.



Mais Gabriel était autant un homme de cour qu’un homme de terrain, ne reculant devant rien pour s’assurer que sa proie ne sortirait pas indemne de son combat, verbal ou physique… Et ses paroles vinrent heurter les derniers remparts que la jeune femme avait érigé, les faisant trembler, se fissurer puis s’écrouler. J'aime tout de toi. Et cette vérité la liquéfia, bêtement, comme si l’idée même qu’il puisse l’exprimer aussi librement ne l’avait pas effleuré et qu’elle ne s’y était pas attendue. J'ai des pensées si impures, Ariane. Rictus languissant aux coins de la bouche, l’accusée ne broncha cependant pas à cette confession. Elle le laissait approfondir sa pensée, lui assénant qu’il ne le devait pas lui le prince, lui l’amoureux, que ces illusions d’amants étaient une part d’obscurité dans ce qu’ils ressentaient. Qu’elle était déjà sienne mais qu’il aurait aimé qu’elle en devienne plus. Pas ce soir. Sa main quitte la niche de son cou pour se glisser contre sa peau, sous le col de sa chemise, contre son cœur. Ni demain. Elle ferme les yeux. Doucement. Elle s’imprègne de la pulsation saccadée, rapide, forte… Honnête et précise, qu’elle perçoit sous ses doigts. On peut être égoïste à deux. Ses paupières se soulèvent, laissant couler à son encontre une œillade dans laquelle pointait une étincelle de défi.



Ariane laissa quelques secondes s’écouler avant de soupirer, vaincue. La jeune femme reculait ses bras, ôtant ses mains du corps royal pour les relever et les mettre en évidence de part et d’autre de son visage. Elle laissa ses fesses se poser à nouveau sur ses talons, reprenant sa hauteur habituelle. « Vous avez gagné Votre Altesse, je me rends. Qui suis-je pour lutter contre votre charme et votre ferveur à mon égard. » Ses iris brillaient d’un halo de fierté malgré sa récente abdication. Avec lenteur, elle fit s’abaisser ses épaules, ses bras, ses mains, jusqu’à ce que ses paumes viennent se poser sur les cuisses de Gabriel ; posément, sans qu’aucune sensation de caresse ne vienne perturber son geste. Toujours prisonnière de la paume de son adoré, Ariane inclinait à son tour son visage, dans une attitude passive. « Merci. Merci pour tout. De m’accepter telle que je suis. De me laisser te voir tel que tu es. De m’avoir — non — de nous avoir attendus. De voir en moi ce que je ne perçois pas. De me vouloir, me désirer, comme tu le fais. D’attendre, de nous laisser du temps. De nous autoriser à ne penser qu’à nous… Je crois, que j’avais besoin d’entendre ça, rien qu’une fois… »



Sensuellement, la jeune femme courbait encore un peu plus sa tête, jusqu’à avoir réussi à rapprocher son visage de celui de Gabriel, juste assez pour que, se relevant vers lui, leurs lèvres se retrouvent proches. Si elle avait perdu cette bataille face à l’apollon, elle ne comptait cependant pas abandonner si aisément la guerre d’usure qu’ils se livraient. Reprenant la parole d’une voix mielleuse et sournoise, elle venait souffler contre sa bouche. « Dès maintenant, je serai plus égoïste que jamais... Alors écoute bien ma requête… » Un sourire hypocrite placardé sur ses traits, elle avançait encore de quelques infimes centimètres, s’arrêtant au bord du précipice, à la limite du danger… Et dans un claquement de langue sec, elle se déroba à Gabriel ! Poussant sur ses avant-bras, elle fit glisser ses talons au sol, et se redressa prestement ; laissant tomber à ses pieds le drap dans un mouvement négligemment indolent. « Va manger et me chercher cette foutue tisane. » Elle avait subitement besoin d’un peu d’espace, d’un peu de temps, d’un peu de silence… D’un peu de tout… D’un peu de rien… Mais jamais elle n’aurait accepté l’idée que cette gêne se répercute sur Gabriel, car s’il le prenait ainsi alors qu’il n’y était pour rien, elle s’en serait éperdument voulue… Malheureusement, la Mère Astrale avait doté l’hériter Tinuviel d’un fort sentiment de culpabilité qu’il ne maitrisait pas aussi bien que son don…



Se détournant de son aimé, Ariane s’avançait vers l’âtre de la cheminée, absorbant toute la chaleur qu’il pouvait lui donner. S’être éloignée de Gabriel aussi hâtivement lui avait causé un léger étourdissement, un tournis aussitôt évaporé à l’instant où elle empoigna le dossier de la chaise rudimentaire qui prônait près d’une table rustique servant de commode, sur laquelle ses bagages étaient déposés. Attrapant de sa main libre son sac, elle le rapprochait d’elle et commençait à l’ouvrir pour y chercher quelques affaires : sa tenue de nuit et son peigne à cheveux en bois de cerisier. Au bois du cerisier. Avec délicatesse, elle fit glisser ses doigts le long des nervures rosâtres qui sillonnaient la blancheur de la matière. Un hoquet se perdit dans sa gorge lorsque sa poitrine se compressa… Avec difficulté, elle laissait échapper quelques nouveaux mots, étranglée par l’émotion. « J’ai demandé à faire réaliser ce peigne dans une branche de notre arbre. Ça me parait si puéril maintenant mais, à l’époque, ça me donnait l’impression de toujours t’avoir près de moi… Était-ce déjà ça " être égoïste " selon toi ? » Un délicat rire vint ponctuer sa phrase tandis qu’elle montait l’accessoire à ses cheveux, qu’elle libérait avec allégresse de leur prison nattée, et les ramenant sur le côté de son visage, elle commençait à les brosser avec lenteur. « Je prendrai une infusion de génépi et de gentiane ; je me doute qu’ils doivent avoir ce type de plantes par ici. Puis elle ajoutait tout bas. Quelles autres plantes peuvent pousser par ces temps et ces altitudes… Je me le demande bien. Il faudra que je me renseigne, j’en suis très curieuse… » Ses mains allaient et venaient, inlassablement, glissant sur ses mèches au rythme d'une indéfectible ritournelle que seule Ariane entendait ; et toute absorbée qu’elle était par ses élucubrations... Elle venait tout simplement de se perdre dans ses pensées, ses prunelles plongées dans les flammes dansantes. Déconnectée, pour quelques instants de répits, avant que ne reprenne les affrontements entre leur raison, leurs désirs et leurs pulsions…




• Ariane Valinor •
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